Le CTPS veut adapter la prévention spécialisée à la diversité culturelle

09 630 –ASH–09/10/09 p. 22-24
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Voilà que décidément le travail communautaire est présent plus que jamais, avec toutes les ambiguïtés qui le traversent inévitablement. Versons donc avec plaisir au dossier une pièce qui prend la prévention spécialisée comme élément central dans l’approche de cette question….

La prévention spécialisée à l’heure de la diversité culturelle : état des lieux, questionnements, initiatives, projets innovants en matière de développement social communautaire.

Il n’y a pas de consensus sur la façon d’aborder la diversité culturelle et ce rapport va rouvrir le débat.

- M. Sommaire, Pdt du CTPS et de la commission diversité culturelle : « invitation à la réflexion et propositions finales assez consensuelles »

  • Ambition de renforcer le rôle de la prévention spécialisée dans les territoires « souvent en voie de ghettoïsation »
  • et d’aborder ce qui fâche, par ex. « la sur délinquance des minorités ethniques issues de l’immigration »

- Propose de mieux prendre en compte les questions d’interculturalité : faciliter l’intégration de ces jeunes.
La spécificité de l’intervention PS (relation de confiance) doit permettre de « contribuer au renforcement de leur capital social  »

Préconise de reconnaître le rôle de « conseil » et d’expertise de la PS en matière de diversité

- Faire apparaître cette notion dans les diagnostics, conventions ou projets de service

- Postulat : crise de notre modèle d’intégration

  • peine à tenir ses promesses d’égalité
  • et nie les différences composant la société (assimilation).
  • Le rejet de ce modèle et le cumul de difficultés alimentent repli communautaire et violence.
  • Sans « basculer dans un multiculturalisme », « prendre en compte cette réalité (...) de la diversité culturelle sans renier nos principes »
  • Aider les jeunes à s’insérer « avec leurs particularités et leurs ressemblances » sans « ethniciser le travail social »
    ne pas substituer la question culturelle à la question sociale.

Fait état d’initiatives où la PS contribue à l’émergence de « politiques de reconnaissance de [ces] populations » - (ADSEA 95..).

  • S’intéresser aux « problématiques culturelles spécifiques (ex : polygamie) pour trouver solutions.
  • Mieux comprendre les conséquences de la perte des repères traditionnels et travailler à l’atténuation des souffrances liées aux migrations :

Préconise le développement du « travail social communautaire »

- « S’appuyer sur les liens entre un groupe de personnes (…) pour favoriser capacité collective à prendre des initiatives » :

  • reconnaître et valoriser l’identité culturelle,
  • remettre en cause les représentations des travailleurs sociaux,
  • mieux dialoguer,
  • impulser le « faire ensemble ». Exemples
  • Contribuer à construire une ingénierie sociale.

Préconise des « espaces institutionnels de négociation » (associatifs ou inter associatifs)

- Pour aider les professionnels confrontés aux demandes religieuses des jeunes.

Préconise d’adapter la formation des éducateurs et des cadres aux réalités interculturelles

En préférant communautaire à ISIC, le CTPS lance le débat sur le communautarisme.

- M. Heckel (membre CTPS et Dteur CNLAPS) : cette question parfois « brûlante (…) renvoie à la capacité de l’éducateur à réaffirmer son rôle de témoin, d’expert », toujours en contextualisant.

- M. Ott par ex. en conteste l’idée : les quartiers ne sont pas homogènes et leur demande est sociale (différent du monde anglo-saxon).

- Dounia Bouzar aussi est réticente à l’approche « culturaliste » :

  • attention à la représentation selon laquelle « seule la culture détermine l’identité »
  • Risque d’enfermer les usagers dans des critères identitaires qui ne sont pas les leurs : résultat, ils surinvestissent religion ou origine, et « se forgent un monde échappant aux normes » des parents et des éducateurs.
  • On peut « comprendre les interactions des cultures en elles » : actions sur exil, mémoire… mais seulement avec des gens arrivés récemment.

- M. Franza (Dteur Unasea) : « ne pas faire de la diversité culturelle la seule clé d’entrée de la relation à l’autre (…) élément d’une réflexion plus globale »

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Rapport CTPS