Enjeux et sens des solidarités internationales face aux difficultés de la jeunesse

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M. Edwin de Bœvé (Dynamo International - Belgique) Coordinateur du Réseau international des travailleurs de rue

Comment et pourquoi passe-t-on du local à l’international ?

  1. L’inégalité est une question internationale qui s’accentue.
    83 % des richesses mondiales sont détenues par 20 % de la population mondiale.
    Quand les pays du nord dépensent 70 milliards de dollars en direction des pays du sud dans les politiques de développement, ces pays déboursent 400 milliards pour rembourser leurs dettes.
  2. Les niveaux de pouvoir se déplacent
    De plus en plus de choses échappent aux pouvoirs locaux. C’est une raison pour réfléchir de manière plus large.
  3. Les tendances inquiétantes qui sont à l’œuvre partout.
    L’option sécuritaire en est un bon exemple.
  4. Dans notre exercice de travailleur social, nous accompagnons des populations mais parfois ce travail revient à les adapter à leur situation d’exclusion et là nous nous posons des questions.
    Pourquoi cette exclusion ?

Le Réseau International des travailleurs de rue

- Dans les années 90 en Belgique s’est créée une fédération des travailleurs de rue.
Elle est à l’origine du Réseau International au début des années 2000.

  • 35 pays participent à présent au Réseau international des travailleurs de rue, avec des représentants d’Europe, d’Afrique, des Amériques et de l’Asie.
  • Dans chaque pays des groupes de travailleurs de rue se réunissent pour réfléchir et un groupe pilote réunit l’ensemble de ces représentants tous les deux ans.
  • Le Réseau n’est pas une personnalité juridique : il est informel. Il bénéficie du soutien de Dynamo International. Il existe par la dynamique de ses membres.
  • Son travail s’inscrit notamment dans le cadre de PROGRESS, un programme communautaire pour l’emploi et la solidarité sociale qui a également pour objet de soutenir la Méthode de Coordination Ouverte (MOC).

A travers un réseau de ce type, on vit une aventure extraordinaire : cela devient aussi une affaire d’amitié.

- Il a deux objectifs fondamentaux :

  1. Améliorer la qualité de notre travail : avec des séminaires de rencontre, la mise en place d’outils pédagogiques (un guide méthodologique est en cours d’élaboration), un site Internet.
  • Trouver des pistes concrètes et durables pour travailler sur les problématiques rencontrées dans le travail de rue.

Des problématiques qui concernent la planète entière

- Derrière les spécificités de chaque pays, se profilent des lignes de force communes :

  • Pauvreté et exclusion sociale des populations les plus jeunes.
  • Stigmatisation et rejet de plus en plus fort de catégories de populations : en raison d’une origine ethnique, d’un handicap (mental ou physique), etc.
  • Solitude et isolement des populations exclues.
  • Culpabilisation des populations.
    Ce qui évite de se demander si l’exclusion sociale n’est pas due à un problème social.
  • Responsabilisation des populations, qui déresponsabilise les hommes politiques.
  • Criminalisation : l’idée prévaut selon laquelle il y a dans le panier des « pommes pourries » qu’il suffirait d’enlever pour résoudre les problèmes.

Quelles propositions pouvons-nous élaborer face à ces constats ?

« Un des gros enjeux des travailleurs de rue, c’est de visibiliser les jeunes »
(Joëlle Bordet)

- Le réseau est actuellement impliqué sur les projets suivants :

  • Mettre en réseau les travailleurs de rue de ces pays.
  • Veiller à l’échange de bonnes pratiques.
  • Mettre en œuvre une formation de formateurs au travail de rue (en Belgique).
  • Organiser deux séminaires de formation au travail de rue
    (en Norvège et au Portugal).
  • Elaborer un cursus de formation universitaire au travail de rue.
  • Animer des tables rondes dans chaque pays et produire des recommandations pour les politiques d’insertion des jeunes.
  • Rédiger un guide méthodologique du travail de rue en Europe.
    Ce dernier travail nous amène déjà à deux constats
    • Le travail de rue participe d’un mode pensée tout à fait particulier.
    • Les niveaux d’écriture sont très différents d’un pays à l’autre : il faut trouver un moyen de parvenir à une synthèse respectant ces singularités.

- Perspectives à court et moyen terme :

  • Du 8 au 12 juin 2009, nous aurons une rencontre au Québec  : ce sera l’occasion de faire le point sur l’avancement de nos travaux.
  • 2010 sera l’année européenne de la pauvreté et de la lutte contre l’exclusion sociale.
    Nous devons y être présents.
    Et si nous voulons pouvoir jouer le rôle d’interlocuteur, il faut le prendre, ce qui suppose d’avoir des stratégies pour pouvoir être entendus.

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