10 ans après son rapport sur l’Intervention sociale d’aide à la personne (ISAP), voici l’Intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC).
Le groupe de travail était présidé par M. Dubasque, Vice-pdt de l’ANAS.
L’ISIC, notion spécifiquement française, « présente un enjeu majeur dans la lutte contre l’exclusion et pour la cohésion sociale »
Définition CSTS 1988 : intervention « qui touche la population sur un territoire déterminé et se donne pour objectif la prise en compte d’intérêts collectifs ».
Elle recouvre 3 pratiques.
- Le travail social communautaire : « prise en charge par le groupe ou la population de leurs pbs afin d’arriver à une autonomie individuelle et sociale » ; peu utilisé en France.
Exemple : la création d’un club de football (Mans) - Le travail social avec les groupes (TSG) : « aider chaque membre, mis en relation au sein d’un groupe constitué à cet effet, à développer un système d’aide mutuelle pur faire face à ses propres besoins et à ses pbs »
Exemple : la création d’un groupe de personnes surendettées (Val-de-Marne) - Le développement social local : imaginer « certaines solutions aux pbs économiques et sociaux et les mettre en œuvre avec ceux qui en sont les acteurs et les bénéficiaires »
Exemple : projets mis en place dans un quartier (Maine-et-Loire) où les rapports sociaux étaient tendus, avec des réactions de repli.
- Les 3 niveaux de représentation (habitants, élus, pros) étaient partie prenante de la démarche ;
- les habitants ont été force de proposition ; il y a eu des changements notables (comportements…).
A côté de ces 3 types d’intervention, d’autres actions : (groupes parole, théâtre-forum…) font partie de l’ISIC si elles ont pour objectif de renforcer le lien social et développer les capacités à comprendre et agir individuellement ou collectivement (« empowerment »).
L’ISIC requiert un « positionnement professionnel fait de confiance dans la force de l’intelligence collective et d’acceptation de l’incertitude »
- Met en garde contre tentation d’aller vite « l’ISIC ne se décrète pas » et de valoriser l’institution (c’est une réponse à des demandes sociales).
Il faut l’articuler avec l’ISAP.
La réforme du diplôme AS va dans ce sens.
Pour l’instant reste cantonnée à des politiques spécifiques (politique de la ville) ou des institutions
- La relation individuelle l’emporte car l’intervention sociale a été construite sur une logique d’aide à la personne.
Cette « intervention verticale » reste séparée d’une « intervention globalisée, peu prescrite » - De plus depuis les années 80, l’évolution sociétale place l’individu au centre des relations sociales
- Et les autorités administratives sont réticentes à l’égard du collectif (peur des groupes de pression).
- Enfin les institutions cherchent à produire des résultats dans des délais rapprochés (dispositifs).
Il recommande
- aux élus de prévoir des dispositifs qui la reconnaissent l’ISIC,
- aux institutions de l’inscrire comme une offre de service à part entière
- et qu’y soient formés les cadres intermédiaires.
Les instituts de formation l’ont intégrée.
Enfin il faut que les travailleurs sociaux soient « convaincus de son intérêt et de sa pertinence »
A paraître aux presses de l’EHESP