CSTS : les professionnels doivent « oser l’ISIC »

09 570 –ASH –18/09/09 – p. 24-27
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Où l’on voit que la prévention spécialisée est « dans les clous », c’est toujours agréable… mais ce n’est pas rare accordons-nous le plaisir de le souligner. Au-delà nous insistons sur l’intérêt de quelques définitions… et de l’analyse des réticences à l’ISIC.

10 ans après son rapport sur l’Intervention sociale d’aide à la personne (ISAP), voici l’Intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC).
Le groupe de travail était présidé par M. Dubasque, Vice-pdt de l’ANAS.

- L’ISIC, notion spécifiquement française, « présente un enjeu majeur dans la lutte contre l’exclusion et pour la cohésion sociale »
Définition CSTS 1988 : intervention « qui touche la population sur un territoire déterminé et se donne pour objectif la prise en compte d’intérêts collectifs ».

Elle recouvre 3 pratiques.

  1. Le travail social communautaire : « prise en charge par le groupe ou la population de leurs pbs afin d’arriver à une autonomie individuelle et sociale » ; peu utilisé en France.
    Exemple : la création d’un club de football (Mans)
  2. Le travail social avec les groupes (TSG) : « aider chaque membre, mis en relation au sein d’un groupe constitué à cet effet, à développer un système d’aide mutuelle pur faire face à ses propres besoins et à ses pbs »
    Exemple : la création d’un groupe de personnes surendettées (Val-de-Marne)
  3. Le développement social local : imaginer « certaines solutions aux pbs économiques et sociaux et les mettre en œuvre avec ceux qui en sont les acteurs et les bénéficiaires »
    Exemple : projets mis en place dans un quartier (Maine-et-Loire) où les rapports sociaux étaient tendus, avec des réactions de repli.
  • Les 3 niveaux de représentation (habitants, élus, pros) étaient partie prenante de la démarche ;
  • les habitants ont été force de proposition ; il y a eu des changements notables (comportements…).

- A côté de ces 3 types d’intervention, d’autres actions : (groupes parole, théâtre-forum…) font partie de l’ISIC si elles ont pour objectif de renforcer le lien social et développer les capacités à comprendre et agir individuellement ou collectivement (« empowerment »).

- L’ISIC requiert un « positionnement professionnel fait de confiance dans la force de l’intelligence collective et d’acceptation de l’incertitude »

  • Met en garde contre tentation d’aller vite «  l’ISIC ne se décrète pas » et de valoriser l’institution (c’est une réponse à des demandes sociales).

- Il faut l’articuler avec l’ISAP.
La réforme du diplôme AS va dans ce sens.

- Pour l’instant reste cantonnée à des politiques spécifiques (politique de la ville) ou des institutions

  • La relation individuelle l’emporte car l’intervention sociale a été construite sur une logique d’aide à la personne.
    Cette « intervention verticale » reste séparée d’une « intervention globalisée, peu prescrite »
  • De plus depuis les années 80, l’évolution sociétale place l’individu au centre des relations sociales
  • Et les autorités administratives sont réticentes à l’égard du collectif (peur des groupes de pression).
  • Enfin les institutions cherchent à produire des résultats dans des délais rapprochés (dispositifs).

- Il recommande

  • aux élus de prévoir des dispositifs qui la reconnaissent l’ISIC,
  • aux institutions de l’inscrire comme une offre de service à part entière
  • et qu’y soient formés les cadres intermédiaires.

- Les instituts de formation l’ont intégrée.

- Enfin il faut que les travailleurs sociaux soient « convaincus de son intérêt et de sa pertinence »

- A paraître aux presses de l’EHESP