Pour dérouler l’historique des SIAO
Plaidons pour un droit à l’insertion non normative
Par Stéphane Rullac,
ES, anthropologue, et auteur de plusieurs ouvrages sur les SDF
A partir de la mobilisation « Don Quichotte » (06-07)
- la logique du court terme bascule vers celle de l’accompagnement
Les SIAO doivent l’organiser sur ces principes :
- continuité et inconditionnalité des prises en charge (DALO / MOLLE),
- égalité face au service rendu,
- adaptabilité des prestations.
- Pour favoriser et fluidifier l’accès au logement.
Affirmer que les sans-abri ont droit à un service public de droit commun,
- intégrer leur prise en charge sociale,
- harmoniser prises en charge et outils AHI
(Accueil, Hébergement et Insertion).
« L’accès à la norme sociale, via l’insertion, pour un individu est un droit démocratique » que le travail social est « tenu de favoriser » et le secteur AHI le garantit difficilement...
Dans ce sens les SIAO sont une avancée « historique »
- mais « le droit à l’insertion ne doit pas être une obligation, ni former une idéologie de l’action sociale »
Quand on proclame le « logement d’abord », que fait-on de l’hébergement
- « qui est pour nombre de sans-abri un horizon indépassable ? »
- Le relogement ne doit pas être la finalité de tout suivi social, qui est « une réponse à un besoin individuel et non l’application d’une doctrine ».
« La normalisation doit porter sur les modalités de prise en charge et non sur les trajectoires individuelles »
Il faut tenir ensemble l’universel et le singulier
Par Mmes M. Bastin et Ch. Vigne – FNARS 69
Il y a 2 ans la FNARS imaginait la Maison de la veille sociale du Rhône qui a servi de modèle au projet des SIAO
Le DALO représentait une avancée énorme mais risquait de réduire l’hébergement à sa fonction asilaire et d’anéantir sa dimension d’insertion.
La MVS revendiquait l’accès au logement
- et faisait reconnaître un hébergement adapté pour tous
- réunir tous les acteurs pour que soit « proposé à chacun une place singulière dans la cité »
« Diagnostic partagé » : ne plus tenter de faire entrer les gens dans des dispositifs mais se demander « quelle sera la meilleure réponse » pour cette personne.
A permis d’identifier des besoins restés dans l’ombre
- et d’évaluer le nombre de personnes sans solution à un instant T (avec leurs profils).
Le secteur de l’hébergement doit rejoindre les autres acteurs : soin, emploi, éducation...
- On ne peut se contenter d’être « un lieu de régulation qui rendrait « invisible une réalité sociale (...) celle des pauvres qu’on cacherait au regard des inclus (..) maintenir l’illusion que nous faisons société »
Il faut des lieux ouverts sur le monde, avec souplesse d’adaptation et capacité de création.