Entretien avec M. Galland, sociologue, Membre de la commission de concertation sur la politique de la jeunesse
- La question de l’autonomie financière est différente pour étudiants et jeunes cherchant à entrer dans le vie active : ceux-ci sont plus exposés à la précarité ; 1 à 2% des étudiants en situation de pauvreté grave.
Que pensez-vous d’une réforme du système de bourses de l’enseignement supérieur ?
- On a déjà augmenté les montants et élargi les conditions d’accès ; il faudrait continuer à élargir les critères vers les catégories intermédiaires.
Fusionner l’ensemble des aides pour créer une allocation unique : qu’en pensez-vous ?
- Simplifier le système c’est intéressant mais penser “allocation” comme réponse au pb c’est embarrassant : le moyen d’accéder à l’autonomie ce devrait l’emploi.
- Certains proposent d’universaliser et d’autres de conditionner aux ressources des parents.
Dans les pays du Nord on ne tient pas compte des ressources, c’est logique pour rendre les jeunes autonomes. Mais cette culture de l’autonomie n’est pas la nôtre et pour gommer les inégalités, c’est plus logique de tenir compte des ressources.
Quid du risque de favoriser une “mentalité d’assistés” chez les jeunes ?
- Il faut se poser la question, mais les sommes ne seraient pas énormes… et la prestation peut être conditionnée (suivi d’études…).
- Le prolongement des allocations familiales jusqu’à 22-23 ans me parait intéressant : c‘est l’âge moyen où les jeunes quittent leur famille.
- Développer les prêts aux étudiants est possible aussi mais reste inégalitaire.
Le vrai pb c’est l’entrée sur le marché du travail ?
- Implicitement, les jeunes “supportent le poids de la flexibilité et il ya a redistribution informelle à l’intérieur ded familles” : entre 25 et 30 ans, 80 % des jeunes ont un CDI. Mais il y a des failles…
- Soit on colmate avec des aides, soit on change le système en aidant tous les jeunes : très cher.
- Le système actuel ne fonctionne pas si mal mais il faut apporter des solutions pour les “oubliés”.