éditorial de décembre 2008

Ecouter l’édito de la revue de presse.


Ne vous méprenez pas d’entrée sur un numéro qui peut paraître presque léger au vu du nombre d’articles mais dont les informations valent par leur densité et méritent une lecture attentive.

L’année commence vraiment comme il avait été prédit qu’elle commencerait : avec une accumulation d’indicateurs en rouge.

De fait les chiffres du chômage sont de nouveau catastrophiques en novembre et un plan de relance a été annoncé : prime de solidarité active, mesures d’accompagnement pour l’emploi et accélération des investissements publics. Voilà le cadre posé.

Il se décline bien sûr à travers différents axes mais en tout cas ne se déclinera pas sous l’angle de la discrimination positive sur une base ethnique : le rapport Veil s’est fermement prononcé contre une réécriture du préambule de la Constitution qui l’aurait permis. Les raisons qu’il en donne sont très intéressantes ; et des annonces ont donc été faites par M. Sarkozy le 17 décembre pour traiter les situations inégales en partant de critères sociaux.

La question de l’hébergement, bien sûr récurrente, est traitée à travers deux angles de vue très différents : M. Hirsch propose 10 orientations de travail et M. Rullac s’attaque au sigle SDF qui ne recouvre aucune population et fait donc obstacle au règlement de chacune des situations qu’il confond dans cette même catégorisation.

Toujours de belles prises de position autour des conclusions de la commission Varinard sur la réforme de l’ordonnance 45  : on ne se privera pas notamment d’un bel article de M. Rouzel .

Vous avez bien dû parfois vous sentir découragés par la décentralisation  ; l’Inspection générale des affaires sociales confirme que le résultat en est « complexe ». L’Etat a du mal à « redéfinir son rôle et ses missions », pointe l’IGAS, qui livre un rapport passionnant sur cette question aride et vous exonère de toute inquiétude sur vos capacités de compréhension.

Décidément c’est sombre, c’est bien sombre. Mais tout de même nous avons un article très tonique, presque un antidote. Une tribune récente enjoignait au secteur social de faire preuve d’inventivité pour s’adapter aux mutations en cours. Et elle a suscité une réponse où on lit qu’il faut certes abandonner le corporatisme mais aussi qu’il convient d’analyser plus finement les changements en question. Car ils sont aussi les résultats de choix, de lois, et non pas forcément des phénomènes en soi, et irréversibles.

"Il n’y a pas de fatalité » dit l’auteur de cet article bienvenu. Avec lui nous en acceptons l’augure et vous recommandons cette lecture comme un viatique.

Sans oublier une bibliographie très fournie et diverse pour s’adapter à votre humeur.

Voilà, après tout c’est une année comme une autre, où chacun devra trouver ses propres raisons de sourire. Et nous vous souhaitons d’en trouver de très nombreuses.
Une bonne lecture et à bientôt.

.