Lettre ouverte à M. Sarkozy par M. Rouzel
ES, formateur, Directeur de Psychasoc
A 15 ans j’ai fait de la prison pour vagabondage : heureusement j’ai rencontré un procureur…
« Ce qu’attendent les jeunes, c’est de rencontrer des adultes à qui parler »
Il ne s’agit pas de les excuser mais de les rendre responsables. « Qui aime bien châtie bien : encore faut-il commencer par aimer ! »
Il est aberrant de penser que l’on enferme pour éduquer ensuite.
Les jeunes se sentent humiliés et sont poussés à passer à l’acte, sur autrui ou sur eux-mêmes.
Le jeune qui s’est suicidé à Meyzieu (EPM) avait appelé les adultes au secours plusieurs fois…
Il faut sanctionner mais au-delà les prendre en compte dans leur subjectivité : les éducateurs ont ce savoir-faire.
« Toutes les sociétés ont eu peur de leur jeunesse » : Socrate, Hésiode, un poterie de 3 000 ans av. J.C. et ce prêtre égyptien « Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut être loin » (2 000 ans av J.C.).
Vous direz que vous aimez la jeunesse et voulez mettre à l’écart les fruits pourris : cela ne change rien.
« C’est notre regard qui doit changer »
Ce qui est prôné aujourd’hui nous l’avons connu : du bagne aux maisons de redressement, cela n’a jamais marché. C’est pour « rassurer les nantis ».
« Enfermer des enfants est un aveu d’impuissance de notre société à envisager de façon démocratique les questions d’éducation »
Revaloriser les représentations sociales des agents du maintien de l’ordre ? C’est très bien, mais faites-le aussi pour les juges pour enfants, les enseignants, les éducateurs ; vous ne tirez pas profit de leur savoir.
Pourquoi écouter des experts de l’insécurité et ne pas les écouter eux ?
Réformez aussi avec eux ; ce ne sont pas de simples exécutants. Dans la crise qui se profile nous aurons besoin de tout le monde.
Les jeunes les plus durs n’ont besoin ni d’enfermement ni d’excuses ni de pitié mais d’une fermeté bienveillante.
« L’autoritarisme n’est pas l’autorité ; la rigidité n’est pas la rigueur ; l’enfermement n’est pas la fermeté »
L’éducation est le seul chemin. Et si l’enfant ne veut pas ? A nous de faire preuve d’imagination, « sans nous réfugier dans de vieilles recettes dont l’histoire enseigne qu’elles conduisent toujours au pire »
rouzel@psychasoc.com