Par M. Rullac, ES , formateur - chercheur
Ce sigle est très efficace pour symboliser la « quintessence de la précarité » et créer du compassionnel.
Mais ni ne décrit ni n’explique la réalité d’un groupe très divers du point du vue sociologique.
Insee 2006 : répertorie 86 000 SDF (certainement en-dessous de la réalité).
- 45 % seuls et sans activité professionnelle,
- 22 % jeunes diplômés,
- 18 % femmes (dont 75 % avec enfants),
- 30 % ont un travail,
- 80 % sont des hommes…
Ce terme définit une population « en fonction de la norme qu’elle transgresse » (avoir un toit).
En creux il renseigne davantage sur la réalité de ce qui ont un domicile que sur celle des sans-abri.
Il faut combattre une catégorisation qui empêche de combattre le phénomène.
Mais ce terme « traduit une nouvelle forme de régulation cachée des pauvres ».
Jusqu’en 1992 vagabondage et mendicité étaient des délits.
Depuis, le sans-abrisme est légal mais combattu.
Et cette nouvelle régulation est confiée au travail social, elle est « punitivo-assistantielle » : hérésie éthique.
stephane.rullac@buc-ressources.org
Le péril SDF – Assister et punir
Ed. L’Harmattan – 2008
Pour une vue d’ensemble on peut utilement se reporter au texte de Martin Hirsch « Ce que j’ai à dire sur les sans-domicile-fixe »