Abandonner la « question SDF »

08 674 – ASH 05/12/08 – p. 31
:) :)  ?
Voilà, nous avons aimé ; on peut ne pas être d’accord. A à vous de voir. Et à lire de toute façon.

Par M. Rullac, ES , formateur - chercheur

Ce sigle est très efficace pour symboliser la « quintessence de la précarité » et créer du compassionnel.
Mais ni ne décrit ni n’explique la réalité d’un groupe très divers du point du vue sociologique.

Insee 2006 : répertorie 86 000 SDF (certainement en-dessous de la réalité).

  • 45 % seuls et sans activité professionnelle,
  • 22 % jeunes diplômés,
  • 18 % femmes (dont 75 % avec enfants),
  • 30 % ont un travail,
  • 80 % sont des hommes…

Ce terme définit une population « en fonction de la norme qu’elle transgresse » (avoir un toit).
En creux il renseigne davantage sur la réalité de ce qui ont un domicile que sur celle des sans-abri.
Il faut combattre une catégorisation qui empêche de combattre le phénomène.

Mais ce terme « traduit une nouvelle forme de régulation cachée des pauvres ».
Jusqu’en 1992 vagabondage et mendicité étaient des délits.
Depuis, le sans-abrisme est légal mais combattu.

Et cette nouvelle régulation est confiée au travail social, elle est « punitivo-assistantielle » : hérésie éthique.

stephane.rullac@buc-ressources.org

Le péril SDF – Assister et punir
Ed. L’Harmattan – 2008

Pour une vue d’ensemble on peut utilement se reporter au texte de Martin Hirsch « Ce que j’ai à dire sur les sans-domicile-fixe »