Par M. Grethen, éducateur dans un Service ASE
La loi de 2007 sur la protection de l’enfance a 3 objectifs principaux :
- réorganiser les procédures de signalement,
- diversifier les modes de prise en charge,
- renforcer la prévention.
A l’ASE nous constatons une dégradation des situations des enfants qui nous sont confiés.
La notion de prévention est donc intéressante même si la place des parents est déjà centrale dans notre travail. Les éducs ASE les associent le plus possible aux décisions relatives à leurs enfants.
La loi 2007 ne bouleverse donc pas nos pratiques : mais elle introduit l’idée que la prévention est « l’arme absolue » de la protection de l’enfance.
Tout faire pour étayer des contextes familiaux précaires : mais jusqu’où, quel âge, quel acte ?....
Combien de fois avons-nous tout tenté avec à la fin un placement judiciaire ?
Les juges ordonnent toujours autant de placements mais de plus en plus c’est la mesure ultime (après AEMO, travailleuses familiales…).
L’enfant a alors 15 / 16 ans et ne s’inscrit plus dans aucun projet ; il est cassé. On a trop attendu, les relations parents/enfants sont trop conflictuelles.
La loi « fait la part belle aux parents au détriment des enfants ».
Le placement administratif est une mesure éducative de prévention, pas une sanction.
Malgré ce que prescrit cette loi nous souffrons toujours d’un manque de continuité dans le suivi de ces familles : les AS qui s’occupent du RMI n’interviennent pas en protection de l’enfance… dilution de nos capacités d’évaluation.
- une mesure AEMO est moins chère qu’un placement en MECS ;
- on se méfie du secteur social (communiquons-nous bien ?) ;
- la perception du placement est très négative.
Pourtant quand il y a placement l’objectif reste le travail avec la famille pour revenir vers une cohabitation dans de meilleures conditions.
Contact : d.grethen@laposte.net
A noter dans le Lien Social du 13 novembre un dossier Le signalement, à manier avec précaution