Cet article de M. Saül Karz fait suite à Participation des usagers à l’évaluation : sortir de l’incantation
« Le lien entre participation des usagers et démocratie n’est nullement gagné d’avance »
La participation résulte d’une prescription légale et on peut s’y conformer avec quelques énoncés convenus (règlement intérieur…).
De cette façon, a minima elle ne modifie pas automatiquement les pratiques et peut même confirmer l’existant.
De cette façon même si personne ne se passionne elle fonctionne tout de même.
La participation est toujours en construction, jamais définitivement acquise ni évidente. Ni « vraie » ni « fausse » mais multiple. De même que la démocratie est une posture, et non un état acquis.
C’est plus complexe si on articule la question de la participation à celle de la démocratie.
Mettre l’usager au centre « suppose de passer en revue les places de tous les intervenants et leur manière de les occuper ».
Soit ces places sont tenues pour naturelles et on reste dans des modalités a minima, soit on accepte leur mise à plat et on va vers des aménagements difficiles : seule condition pour des innovations.
Une participation est initiée du haut vers le bas : organisation, circuits de consultation…
L’autre va du bas vers le haut : pas toujours reconnue en tant que participation c’est celle que pratiquent les usagers en dehors des cadres établis.
Parole et/ le silence, comportements, absences et/ou revendications… Ne pas se précipiter pour qualifier de « désintérêt » un manque d’adhésion aux « canons conventionnels » !!
Il faut examiner ce qu’on leur propose et ne pas décréter des comportements « peu constructifs » parce qu’on n’arrive pas à les déchiffrer…
Beaucoup dépend de la capacité ou non des pros à se « déprendre de leur cadre habituel »
Ne pas tout supporter mais travailler avec ce qui se présente au lieu de regretter ce qui devrait être.
Laisser cohabiter indispensables participations informelle et instituée en réglant les tensions.
Les orientations démocratiques sont à l’œuvre si les échanges portent sur le sens des mesures prises.
Est-ce faisable avec les populations suivies dans le secteur social et médico-social ? question un peu piégée car incompréhensions, narcissisme et troubles mentaux… se retrouvent partout !!
En ce qui concerne notre champ il faut travailler sur les représentations : « personne n’est réductible aux catégories » Faire ce travail libère de l’espace et on découvre des compétences.
Passer de la prise en charge des personnes à la prise en compte des sujets : suppose le concours de l’usager, subjectivé, et le concours collectif de groupes (capacité d’entraide, etc.).
« Amenuiser la dépendance des personnes dépendantes vis-à-vis de ceux qui leur veulent du bien » : ne pas chercher la fusion des points de vue usagers / travailleurs sociaux… convergences et divergences doivent cohabiter.
Pour ce faire il faut un travail clinique transdisciplinaire : dimensions subjectives sont indissociables des enjeux sociaux.
Démocratique : une participation permettant aux usagers de s’engager dans un cadre institutionnel, et aux praticiens de vivre dans des institutions respirables.
(S’)Autoriser « questionnements aussi argumentés que possible »
« Les modalités de participation minorent ou majorent les effets » de l’éducatif.
Contact : saul.karsz@wanadoo.fr