Feu la clinique ?

ASH – 27/06/08 – 08 323
:) :)
Voilà c’est clair ça nous plaît. On peut ne pas être d’accord sur le caractère dangereux des évolutions en route mais l’intérêt de cet article c’est qu’il explique bien les deux points de vue en présence.

Par M. Rouzel, psychanalyste et Directeur de Psychasoc
Montée en charge des approches cognitivistes et comportementales dans les universités françaises (médecine, sciences humaines et psycho) ; le « style français » est en recul et avec lui la diversité des pratiques
« Les métiers de la relation humaine seraient réduits à des méthodes de réadaptation sociale »
Et cela envahit aussi le travail social.
Toute action sociale, accomplissement d’une mission relevant de politiques sociales, est faite aussi d’une rencontre entre humains, de paroles échangées : il y a là une dimension clinique.
M. Chauvière : « entre ingénierie et services, (…)importante sphère d’action sociale (…) qu’on devrait qualifier de clinique sociale (…) intervention au plus près des gens et irréductible au simple accompagnement social »
« Pas de travail social sans dimension politique » : dans l’institution ou ailleurs où « les travailleurs sociaux ont le devoir de faire remonter ce qu’il peuvent observer des dysfonctionnements de la société »
La spécificité du travail social réside dans cette capacité très développée d’entrer dans un lien assez intime avec un autre humain stigmatisé (…) et en souffrance. La psychanalyse y participe en permettant de gérer le transfert.
Partout où il s’agit d’éduquer et de soigner, il y a une « dimension d’impossible fichée au cœur de l’homme », qui n’est pas une machine.
« L’approche clinique exige d’entendre les symptômes non pas comme des dysfonctionnements à éradiquer mais comme des expressions faisant signe d’un sujet ».
Consolider et transmettre ces qualifications, c’est l’enjeu du futur. La loi 2002-2 va bien des politiques sociales vers la clinique du sujet mais on parle plus de réadaptation, établissement, gouvernance… que de clinique.
En formation les ateliers et études de cas cliniques se sont réduits : on y tissait une pratique sans perdre le fil théorique, et ainsi on construisait du sens.
Dans les institutions on manque d’espaces d’élaboration clinique, de synthèses…
2 voies sont ouvertes reposant sur 2 conceptions de l’être humain.

  1. Homme montage de gènes et de neurones amené à des conduites sociales par conditionnement de l’environnement : idéologie behavioriste. Déviance sociale taxée de maladie ; dépistage, rééducation…
  2. Homme par nature inachevé dépendant d’un environnement social mais capable de choix et d’évolution : éducation et travail social ressorts de transmission de valeurs communes.

Les différents champs doivent unir leurs forces pour que les métiers de l’intervention humaine ne soient pas réduits à de la pure mécanique. Attention au normes ISO, démarches qualité, etc.

Contact : rouzel@psychasoc.com
Voir également le site de Psychasoc et plus d’éléments sur cette question sur Sauvons la clinique