« Les sanctions renforcent ce qu’elles prétendent combattre » un entretien avec Sylvie Ayral

CL+_11_2/071– ash 25/03/11 p. 32-33
:) :)
Franchement nous aimons, parce que cela nous met en cause, tous, et interroger nos comportements n’est-ce pas la seule solution, mais en même temps c’est le plus difficile alors pourquoi ne pas se laisser guider par ce livre ?

Sylvie Ayral, enseignante et docteur en sciences de l’éducation vient de faire paraître

La fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège.

- Les 6 registres des sanctions consultés montrent la même asymétrie,

  • les garçons représentant 80% des élèves punis
  • et plus les transgressions sont considérées comme graves plus la surreprésentation s’élève (bavardages, retards, pour les filles).
  • En revanche l’incidence des facteurs « échec scolaire » et « famille défavorisée » sur la probabilité d’être exclu est quasi identique chez les deux sexes...

- Quand on parle avec ces garçons on relève une excitation, voire un plaisir : rite, consécration,

  • «  nos sanctions (...) vont à contresens  » et ils se créent un palmarès.

- Il fraudait travailler très tôt sur les transgressions

  • et permettre aux élèves de verbaliser.
  • les adolescents "arrivent très bien à déconstruire leurs représentations"

- On entend trois types d’explication :

  1. biologique (naturel qu’ils soient plus perturbateurs),
  2. anthropologique (besoin de marquer leur territoire argument ethnicisé parfois),
  3. psychologique (moins matures que les filles)

- On relativise la variable du genre...

  • et les deux sexes ne sont pas évalués à la même aune
  • si les garçons se bousculent entre eux c’est normal,
  • si ce sont des filles c’est grave... et pathologisé.

- « Collégiennes et enseignantes participent à cette valorisation de la sanction » (admiration)

- Syvie Ayral – PUF – 224, p. – 24 €