Editorial du numéro 1 _ 2011

Ecouter l’édito de la revue de presse.
Nous sommes heureux de vous annoncer que dès le mois prochain Choses lues s’offrira des changements. C’est d’abord l’occasion de vous remercier pour l’attention fidèle que vous nous manifestez depuis toutes ces années, et c’est notre manière aussi de rester toniques même si le contexte n’est pas enthousiasmant, voyez plutôt.

Mission d’Yvan Lachaud sur la délinquance juvénile, nouvelle mission de Jean-Marie Bockel sur la prévention de la délinquance, chiffres de la délinquance qui baissent, à cela près que les violences aux personnes continuent d’augmenter, apparition disparition des cellules de citoyenneté et de tranquillité publique... sans oublier bien sûr la LOPPSI 2, ni les nouvelles mesures annoncées contre la récidive.... Le Conseil National des Villes exprime son scepticisme quant aux résultats. Et nous sommes effarés de constater la place prise par ces informations que nous ne pouvons pas ne pas traiter. Il y a là une disproportion qui nous inquiète.

On parle donc de délinquance on parle donc de violence, partout, tout le temps.

Mais à être trop employés les mots courent le risque d’être au mieux vidés de leur sens, au pire dévoyés. Violence ne recouvre-t-il pas aujourd’hui par défaut dans l’imaginaire collectif les violences occasionnées par les jeunes, et le mot délinquance engloberait-il l’adjectif juvénile au point que ce n’est plus même la peine de le lui adjoindre ?

Il ne faut pas pourtant que nous en arrivions là. Pour contrer ce déluge d’informations à sens unique, nous vous invitons à être précis dans les mots que vous employez, exigeants pourquoi pas vis-à-vis de vos interlocuteurs, et à parler de la violence dans toutes ses acceptions, dans tous ses contextes.

Les occasions malheureusement ne manquent pas pour ce faire. La Fondation Abbé Pierre, dans son 16e rapport sur le mal-logement, où elle décrète l’état d’urgence, qualifie cette situation de « violence sociale [qui] n’est pas visible ».

Quant aux jeunes, tout le monde peut prendre connaissance du taux d’emploi que notre société leur réserve depuis 30 ans. Violence dit-on, sans doute, mais laquelle, de quoi parle-t-on au juste ?

Nous vous souhaitons de très bonnes lectures et vous assurons que nous revenons bientôt.