« Prendre en compte la souffrance psychique liée aux troubles du voisinage »

CL+_11_01_011/ ash 11/02/11 - p. 38-41
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Nous aimons beaucoup et nous sommes depuis longtemps convaincus de l’intérêt de cette alliance entre travail social et approche psychiatrique, ou pour mieux dire de sa nécessité. A méditer ? Une manière de plus d’intervenir sur les problèmes autrement que par l’approche sécuritaire.

Nous avons là aussi une entrée par le territoire et même du DSL....

Entretien avec Jean Furtos, psychiatre.

Coordonnateur d’une recherche de 4 ans menée par l’ONSMP-Orspere

- Problématique révélée par les bailleurs sociaux qui font appel à la psychiatrie ;

  • puis le législateur s’en soucie dans la loi délinquance 2007 :
  • ils peuvent être sanctionnés par le maire, c’est là une entrée sous l’angle du sécuritaire.

- Derrière ces troubles, « de grandes questions de société » :

  • individualisation, exclusion, santé mentale en ville (moins de lits psy)

- Notre postulat : l’entrée « santé mentale » rend mieux compte des difficultés que l’entrée sécurité.

  • Travail en binôme sociologue – psychologue ; nous parlons de clinique psycho-sociale
  • « prise en compte d’une souffrance psychique sur les lieux du social  » ;
  • souffrances intriquées et les professionnels ne savent pas comment aider.

-  Définition possible de ces troubles :

  • « expansion dérangeante de l’espace intime d’un individu ou d’un groupe dans l’espace semi-public ou public au regard d’une norme commune de coexistence »
  • La « limite entre supportable et insupportable dépend de niveaux de tolérance très localisés »
  • Noter : « l’absence totale de troubles correspond statistiquement à un problème de santé mentale majeur  » : replis sur soi très grave.
  • - Tout ne relève pas de la pathologie :
  • quand « on donne aux travailleurs sociaux (...) les moyens psychiques pour appréhender les situations (...) on s’aperçoit que dans les trois quarts des cas le recours à la psychiatrie est même déconseillé »

-  D’après les bailleurs, 80% des trouble sont réglés spontanément : régulations dites primaires

  • mais cette manière de faire se perd et des formes plus institutionnelles se sont mises en place.
  • Régulations dites secondaires définies par une fonction tiers :
  • redonner aux personnes les moyens de faire état de ce qu’elles ressentent
  • et d’être partie prenante de ce qui rétablit la communication.

- Il ne faut jamais banaliser et chacun peut être impliqué dans son métier :

  • « bailleurs, psychiatrie, travailleurs sociaux »
  • il existe des réponses de grande qualité, avec psychologues, médiateurs...

- La prise en compte des personnes générant des troubles importants est compliquée

  • «  le partenariat entre la psychiatrie, le travail social et les acteurs du logement se trouve au centre de l’équation ».

- Ce réseau ne doit pas être « instrumentalisé comme un outil d’encadrement et de contrôle »

- L’autre condition est que le « voisinage [soit] intégré à la solution  » :

  • démarches de quartiers,
  • conseil local de santé mentale... facilitateur.

- Il faut « favoriser le développement des métiers transitionnels (...) s’engager dans la gestion d’un problème sans réponse préconçue  »
(animateurs, éducateurs de rue, médiateurs).

- Il faudrait des lieux-refuge pour épauler temporairement des gens qui ne vont pas bien.

Vous défendez une « éthique de solidarité »
- Depuis la loi de prévention de la délinquance 2007, « chacun travaille dans son coin avec la tentation du repli  » ;
  • missions ponctuelles, etc.
  • « s’oppose au suivi collectif de l’évolution d’une situation de voisinage ».
  • Il faut travailler par « des alliances locales »

- Cette recherche a fait l’objet d’une journée de restitution dont les actes sont en ligne sur le site de l’ONSMP-Orspere