Un CHRS offre à ses résidents la possibilité de faire appel

ASH – 06/06/08 – 08 292
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Citoyenneté, participation, tous ces mots ennuyeux et ressassés à toutes les sauces, s’éclairent là de l’intérieur et donnent à voir de belles choses. De la dignité retrouvée… pour tout le monde. La loi 2002-2 expliquée à tous ? C’est un peu ça.
Cité de Refuge-Centre Espoir : CHRS de 215 places ouvert en 1933+ centre d’accueil d’urgence de 58 places adjoint dans les années 70.
Capacité d’accueil : 270 places pour des hommes seuls en situation précaire (souvent 300 résidents)
La taille de la structure a des répercussions sur son fonctionnement : poids de la hiérarchie, moins de contacts avec les résidents… les mesures prises, parfois sans avoir vu la personnes, sont davantage ressenties comme autoritaires.
Loi 2002-2 : la participation des usagers.
On instauré la possibilité de faire appel des décisions prises. Inspiré du modèle judiciaire.
Si désaccord tout résident peut demander la réunion d’une commission : 2 salariés choisis de façon aléatoire + 1 membre de l’équipe de direction entendront cette personne assistée d’1 salarié ou résident qu’elle aura choisis si elle le désire.
Toujours « l’occasion d’un approfondissement de la situation de l’usager » : y sont présentés un rapport social du travailleur social référent sur la situation de la personne et un compte-rendu expliquant contexte et motifs de la décision.
Après l’audition, la commission a 24 h pour rendre un verdict ou demander un complément d’infos.
La majorité des situations concerne des décisions lourdes, notamment des fins de séjour.
Souvent des « coups de fouet (…) moments de vrai rebond ».
Les travailleurs sociaux ont dû faire l’apprentissage d’une procédure pouvant remettre en cause le travail de leurs collègues.
Il y a eu un cas où se jouait la parole d’un salarié contre celle d’une personne en rupture sociale… « il a fallu mener une enquête… et ce monsieur est resté »
Sans cette procédure, des revirements de cette sorte sont impossibles : parfois il y avait des arbitrages du directeur mais sans « aucun caractère éducatif car ne reposant pas sur une prise en compte collective de la parole de l’usager »
Au début certains travailleurs sociaux l’ont ressenti comme une remise en cause de leur travail. Et puis les choses ont changé.
De plus l’existence de cette possibilité de recours oblige à « justifier scrupuleusement cette décision. C’est donc aussi une lutte contre cette part, certes infime, mais si souvent présente, de la subjectivité liée à la présentation d’une situation, à l’enchaînement des dossiers ou au manque d’informations »
En outre c’est une sécurité quand certaines décisions sont prises dans l’urgence.
Après 3 ans avec une moyenne de 16 recours par an, les travailleurs sociaux se sont convaincu de l’utilité de cette concertation.
« C’est moins une remise en question qu’une écoute nouvelle et une façon de replacer l’usager au centre de son projet »
D’autres outils ont été mis en place : présence des résidents à l’AG, réunions d’étage, journal interne où les résidents peut faire s’exprimer…
Tout cela a «  changé le regard des salariés sur les résident (…) volonté d’entendre l’usager expliquer sa situation avec ses propres mots. Et le résident le reçoit ainsi » (chef sce vie sociale)
Tel. 01 53 61 82 00