Prévention spécialisée : où sont les filles ?

11_1/2540 – ash 07/01/11 p. 30-33
:) :)
Recoupe bien sûr beaucoup de vos constats mais permet de voir que l’on fait comme les autres ? C’est un peu ça mais c’est bien, avec des références biblio pour aller plus loin.

On disait « suffrage universel » mais de 1848 à 1944 les femmes ne votaient pas... De même « les jeunes » en prévention spécialisée sont majoritairement des garçons

- Les garçons représentent les deux tiers des accompagnements dans les 16 organisations de l’UPPS à Paris ;

  • dans le 93 idem, selon la rechercher de Josette Magne [1]

- Les textes de référence du secteur ne parlent pas des filles ni de mixité : un impensé ?

- Patrick Dubéchot (socio) [2] a analysé des rapports d’activités :

  • fin des années 70 / début 80, absence presque totale du mot filles (10/15% des prises en charge) ;
  • fin des années 80, elle apparaissent « en tant que catégorie spécifique »
  • et dans les années 2000 représentent 25 à 39% des prises en charge.

- La démographie de l’emploi a évolué de manière concomitante :

  • le travail se féminise, ce qui n’est pas rapport avec la féminisation du public.

- Le contact avec les filles est aussi favorisé par le rajeunissement du public :

  • dans le 93, 40% de filles chez les 10/11 ans ;
  • 37% chez les 12/13 ans ;
  • 36% chez les 14/15
  • et 22,5% chez les 19/21 ans.

- Les plus jeunes subissent moins de pressions familiales que les aînées, souvent en grande souffrance (« on ne parle que de leurs frères ») ou inscrites dans des conduites à risques.

- Il faut inventer des stratégies parce qu’elles sont moins dans l’espace public que les garçons :

  • on les rencontre dans les établissements scolaires,
  • on monte des activités,
  • on les reçoit dans sa voiture,
  • on leur parle au tel....
  • il faut persuader les grands frères et gagner la confiance des familles.
  • De Paris, de Nancy remontent des alertes sur la crispation accrue des familles (plus de camp...)

- Une carte maîtresse pour les équipes, c’est le binôme mixte : permet de

  • proposer des rapports de genre
  • des représentations moins stéréotypées de l’autre sexe
    (et la présence de l’éducatrice rassure les familles).

- Proposer des activités mixtes est parfois lourd à gérer :

  • il faut recadrer en permanence...

-  Les professionnels, ont un discours universaliste mais des pratiques différentiées selon les genres.... [3] : conviction d’aptitudes différentes...

  • Les agents de la ville de Paris intervenant auprès de la jeunesse seront formés à ces questions (2011).

[1] Quelle place pour les filles en prévention spécialisée - Josette Magne – L’Harmattan, 27,50€ ; présentation dans la bibliographie des ASH du 28 mai

[2] cf. article La prévention spécialisée et les filles in VST n° 103 , présenté sur le site de cairn

[3] Etude des étudiants ETSUP, 2008, dont il est rendu compte in Sexe genre et travail social, Christine Guillemaut, L’Harmattan, 2010, présentation sur le site de l’aforts