Justice des mineurs : l’assesseur, « vigie sociétale »

10-9 / 751 – ASH 03/12/10 (p. 24-25)
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Nous aimons d’abord l’idée de faire connaître cet assesseur dont nous ne sommes pas persuadés que tout le monde sache l’existence et au-delà de formulations utiles, nous saluons la mention d’une difficulté à penser l’intergénérationnel : quelle place pour les jeunes ? cette question revient de plus en plus souvent soyons-y attentifs… sans nous en exclure ? c’est un peu l’idée.

Par M. Fournival, ES, formateur et assesseur

- Les assesseurs près les tribunaux pour enfants sont des personnes de la société civile volontaires, portant un intérêt aux questions liées à l’enfance, et remplissent des fonctions de juges à part entière au côté du juge des enfants lors des audiences du tribunal ; il y en a plus de 2 000 en France
(source : note ASH)

- Les trajectoires de ces jeunes « sont à mettre en lien avec les facteurs économiques, politiques, culturels, sociaux… »

  • Ces jeunes « n’ont pas toujours identifié les valeurs d’une société » :
  • par ex l’école ne représente pas pour eux un vecteur de réussite.

- « La fonction d’assesseur interroge à la fois ce que la société produit mais aussi la façon dont elle punit » ces jeunes décrits comme dangereux.

  • Parfois ils « revendiquent la sanction comme une reconnaissance identitaire (…) presque un projet de vie ;
  • un capital judiciaire » (au sens de Bourdieu) ;
  • vécue ainsi la sanction peut alimenter « la spirale de la reproduction ».

- Il faut appliquer la loi tout en sachant que cette rencontre entre le judiciaire et le jeune « n’opérera pas toujours les effets escomptés, en l’occurrence l’empêchement de la récidive »

- Ces parcours renvoient à la « standardisation des diverses conditions de vie »

  • et aux formes de résignation qui se traduisent par des transgressions.

- «  Il faudrait inventer des lieux de transferts, de médiation amenant à réfléchir sur des réseaux entre le monde des jeunes justiciables et celui des adultes (…) réamorcer un contexte socialisant en amont et en aval des interventions »,

  • « l’emprise éducative pouvant révéler une alternative ».

- « Les réponses pénales ne doivent pas masquer le malaise sociétal »