Par M. Fournival, ES, formateur et assesseur
Les assesseurs près les tribunaux pour enfants sont des personnes de la société civile volontaires, portant un intérêt aux questions liées à l’enfance, et remplissent des fonctions de juges à part entière au côté du juge des enfants lors des audiences du tribunal ; il y en a plus de 2 000 en France
(source : note ASH)
Les trajectoires de ces jeunes « sont à mettre en lien avec les facteurs économiques, politiques, culturels, sociaux… »
- Ces jeunes « n’ont pas toujours identifié les valeurs d’une société » :
- par ex l’école ne représente pas pour eux un vecteur de réussite.
« La fonction d’assesseur interroge à la fois ce que la société produit mais aussi la façon dont elle punit » ces jeunes décrits comme dangereux.
- Parfois ils « revendiquent la sanction comme une reconnaissance identitaire (…) presque un projet de vie ;
- un capital judiciaire » (au sens de Bourdieu) ;
- vécue ainsi la sanction peut alimenter « la spirale de la reproduction ».
Il faut appliquer la loi tout en sachant que cette rencontre entre le judiciaire et le jeune « n’opérera pas toujours les effets escomptés, en l’occurrence l’empêchement de la récidive »
Ces parcours renvoient à la « standardisation des diverses conditions de vie »
- et aux formes de résignation qui se traduisent par des transgressions.
« Il faudrait inventer des lieux de transferts, de médiation amenant à réfléchir sur des réseaux entre le monde des jeunes justiciables et celui des adultes (…) réamorcer un contexte socialisant en amont et en aval des interventions »,
- « l’emprise éducative pouvant révéler une alternative ».
« Les réponses pénales ne doivent pas masquer le malaise sociétal »