Editorial du numéro 8 - 2010

Ecouter l’édito de la revue de presse.
Quand nous avons ouvert le dossier Jeunesse à l’intérieur de notre rubrique Travail social, nous le déplorions car c’était l’indice d’une accumulation de problèmes : chômage, exclusion, autonomie des moins de 25 ans, etc.

Certes ce dossier nous sommes bien loin de pouvoir le refermer mais une inquiétude encore plus grande nous est venue à la lecture des articles que nous vous soumettons : nous verrons-nous prochainement dans l’obligation d’ouvrir un dossier Enfance ? Voyez plutôt : de plus en plus d’enfants sont exclus des soins c’est le constat de Médecins du Monde, de plus en plus d’enfants dans les centres de rétention administrative, c’est une alerte de la Cimade… et puis c’est la Défenseure des Enfants qui publie un rapport thématique « Précarité et protection des droits de l’enfant » et là nous sommes certains d’être malheureusement dans le vrai ; aussi avons-nous donné la première place à l’Appel dit de Bobigny qui réclame une « loi d’orientation et de programmation annuelle pour l’enfance et la jeunesse ». Reste une forme de honte quand même car nous en faisons partie nous aussi de cette société, avec le sentiment que quelque chose décidément ne va plus.

Nous avons souvent parlé du foisonnement de textes et d’annonces, des difficultés à s’y repérer et des appels incessants à davantage de cohérence. Dans ce numéro les intervenants s’attachent à décrypter ce paysage législatif ou réglementaire de manière très technique et le résultat est sans appel. Le Collectif d’associations du logement parle de « contre-messages politiques scandaleux », et le Conseil national du Sida de « contradictions flagrantes » : certains articles des lois en préparation sur l’immigration et la sécurité intérieure seraient incompatibles avec le droit opposable au logement ou les objectifs affichés du dernier plan de lutte contre le sida. Parmi d’autres. Dont acte.

Cet éditorial vous fait penser à un dimanche de novembre, pluvieux de surcroît ? Et pourtant nous sommes bien placés pour savoir que des changements sont possibles, que des projets peuvent être efficaces, qui ne sont pas forcément d’ailleurs les plus coûteux. Il nous faut plus que jamais les poursuivre de manière à susciter des inflexions différentes.

En attendant, nous vous souhaitons de bonnes lectures et à bientôt.