Travailler avec les groupes de jeunes : un entretien autour du dernier rapport du CTPS

10/7/573 – ASH 24/09/10 –p. 21
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Voilà donc un rapport qui parle de vous et de votre public et qui s’inscrit dans le mouvement plus général de (re)valorisation de l’action collective en travail social. Il faut bien sûr en avoir connaissance. Nous citons abondamment.

Groupes de jeunes et pratiques de prévention spécialisée : pratiques éducatives auprès des groupes et pratiques sociales collectives

-  Rapport produit par la commission « groupes de jeunes et pratiques éducatives » du CTPS.

  • Entretien avec Bernard Monnier, président de cette commission .

-  Pourquoi un rapport sur ce sujet ?

  • La question de l’insécurité liée aux groupes que l’on appelle « bandes » est devenue prégnante.
  • « Nous voulons faire comprendre » ce que sont ces groupes : contribuer à modifier les regards.
  • Ce groupe de pairs, élément de la socialisation adolescente, n’est pas toujours pathogène.
  • Et valoriser la « méthodologie éprouvée » de la prévention spécialisée avec ces groupes.

- Cette intervention n’est-elle pas en tension avec la commande publique ?

  • Historiquement inscrite dans la commande de la PS, l’action collective s’est appauvrie dans les années 70/80 et aujourd’hui l’injonction qui en est faite répond à un objectif de prévention « situationnelle » plutôt qu’éducatif
    (éviter des situations à risque ou de trouble à l’ordre public).
  • Il faut s’assurer « que la finalité de [l]’action est strictement éducative. Si cette dernière est bien menée, elle contribue à la sécurité  »

- Quelle est la spécificité de ce travail ?

  • Il s’organise à partir d’un diagnostic et peut faire « évoluer la structure vivante qu’est le groupe  » : activité autour d’un projet, éclatement du groupe si nécessaire.
  • C’est une approche clinique qui articule travail individuel, collectif, avec familles.

- Quelles sont vos recommandations ?

  • « Dépasser les événements pour favoriser leur compréhension en tenant compte des facteurs économiques et sociaux »
  • Ces groupes n’expliquent pas les phénomènes de violences collectives, fruit de solidarités réactives et de jeunes qui parfois ne se connaissent pas.
  • Ce travail permet de participer aux diagnostics sociaux de territoire : il devrait être défini dans les projets de service et pris en compte dans les formations. Parfois les freins réglementaires entravent des actions (durées temps de travail…).
  • «  Il est de la responsabilité des professionnels et du CTPS d’entrer dans un travail patient d’explication du sens de l’éducatif, notamment auprès des élus ».
  • Les processus de socialisation des adolescents doivent être pris en compte par tous les adultes : sans systématiquement se référer aux carences éducatives ou aux dangers.