Vers une proposition de loi pour « renforcer la responsabilité pénale des parents d’enfants mineurs délinquants » ?, voir un entretien

10/06 – 477 – ASH 16/07/10 – p. 24 1 Le Monde 01/07 1 04/08/10
:) :)   :(
Une mesure inefficace et qui ne serait pas appliquée, ce ne serait pas nouveau, mais ce n’en est que plus consternant. Reste la clarté de cette juriste, toujours appréciable.

- Devrait être déposée par MM Ciotti & Courtial à la demande de M. Sarkozy

  • 2 ans de prison ferme et 30 000 € d’amende s’ils n’ont pas fait respecter les interdictions et les obligations auxquelles sont soumises leurs enfants condamnés.

Entretien avec Mme Dekeuwer-Défossez, professeur à la faculté libre de droit de Lille

- Que pensez-vous de cette initiative ?

  • Je suis un peu rassurée car initialement M. Sarkozy demandait de rendre ces parents pénalement responsables : or la responsabilité du fait d’autrui n’existe pas, le droit pénal repose sur l’intention de commettre un crime ou un délit.
  • Donc les députés optent pour un renforcement de l’obligation de surveillance qui existe déjà.

- Quel article peuvent-ils utiliser ?

  • Sûrement le 227-17 qui sanctionne le parent se soustrayant à ses obligations légales au point de compromettre gravement santé… : peu utilisé car « il faut que les parents aient conscience de s’être soustraits  » à leurs obligations.
  • On pourrait l’élargir aux parents n’ayant pas assumé l’éducation par négligence ou imprudence mais on se heurtera à un problème de preuve.

- Ce type de mesure est-il efficace ?

  • « Surtout effet d’affichage » : idée que les parents auraient dû faire quelque chose qu’ils n’ont pas fait, mais « quand on se pose la question c’est trop tard.
  • Ce n’est pas la sanction, ou sa menace, qui va les aider ».

- Et les stages parentaux dont il est question ?

  • Là aussi l’efficacité reste à prouver. Pratiqués en Grande-Bretagne depuis 2000 sans résultat.
  • Et les parents récalcitrants ?
    • seront sûrement prévues des amendes qu’ils ne peuvent pas payer
    • et des peines de prison contre-productives dont ils savent qu’elles ne seront pas prononcées.
  • « On apporte une mauvaise réponse à une vraie question » du pourquoi ces parents n’arrivent pas à empêcher leur enfant de commettre des infractions.
  • « On va encore surcharger le code pénal avec des mesures que le juge n’utilisera pas »