Entretien avec M. Warin, de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore)
Le non-recours : les personnes qui n’accèdent pas aux prestations auxquelles elles sont éligibles.
- Nombreux domaines concernés : prestations sociales mais aussi transports, loisirs...
- Rarement au-dessous de 10 à 20% du nb de personnes éligibles pour les prestations sociales, insertion socio pro, dépendance et santé (jusqu’à 80% pour certaines aides connexes au RMI).
- Prévalence chez les hommes jeunes vivant seuls, et plus élevée chez les précaires : isolement social et absence de responsabilité vis-à-vis de tiers.
- Dû à l’absence d’information, non-obtention des droits (dossiers incomplets…), administration : on a trouvé dans une CAF 3 fois plus d’argent en attente d’un versement que versé en trop par erreur.
La non-demande : des gens qui connaissent l’offre mais ne font pas la demande
- démarches jugées trop lourdes,
- crainte de la stigmatisation
- ou désintérêt pour l’offre publique.
- Ce phénomène s’accroît avec le cumul des précarités : une offre suppose des normes et des processus.
Derrière la non-demande, se profilent des besoins dont il faudrait tenir compte (adapter nos prestations).
- Pose la question de l’évaluation des politiques par leurs destinataires : « notre service public (…) fonctionne de façon descendante ».
- On parle plus de la fraude que de la non-demande qui est pourtant plus importante.
Le rôle des professionnels de l’action sociale n’est-il pas d’aider les usagers à accéder aux droits ?
- Bien sûr et ils le font en permettant aux gens de reprendre suffisamment confiance en eux pour entamer ces demandes.
- C’est un travail de fond ; on ne peut évaluer leur activité au nombre de prestations délivrées. Ce n’est pas toujours compris.