« Le non-recours s’accroît avec le cumul des précarités »

10/5 – 433 – ASH 18/06/2010
Distinguer entre non-recours et non-demande et savoir qu’il y a un observatoire sur cette question…. Et puis se demander pourquoi on parle toujours de fraude et jamais de non-recours ???, à vous de voir.

Entretien avec M. Warin, de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore)

- Le non-recours  : les personnes qui n’accèdent pas aux prestations auxquelles elles sont éligibles.

  • Nombreux domaines concernés : prestations sociales mais aussi transports, loisirs...
  • Rarement au-dessous de 10 à 20% du nb de personnes éligibles pour les prestations sociales, insertion socio pro, dépendance et santé (jusqu’à 80% pour certaines aides connexes au RMI).
  • Prévalence chez les hommes jeunes vivant seuls, et plus élevée chez les précaires  : isolement social et absence de responsabilité vis-à-vis de tiers.
  • Dû à l’absence d’information, non-obtention des droits (dossiers incomplets…), administration  : on a trouvé dans une CAF 3 fois plus d’argent en attente d’un versement que versé en trop par erreur.

- La non-demande : des gens qui connaissent l’offre mais ne font pas la demande

  • démarches jugées trop lourdes,
  • crainte de la stigmatisation
  • ou désintérêt pour l’offre publique.
  • Ce phénomène s’accroît avec le cumul des précarités : une offre suppose des normes et des processus.

- Derrière la non-demande, se profilent des besoins dont il faudrait tenir compte (adapter nos prestations).

  • Pose la question de l’évaluation des politiques par leurs destinataires : « notre service public (…) fonctionne de façon descendante ».
  • On parle plus de la fraude que de la non-demande qui est pourtant plus importante.

- Le rôle des professionnels de l’action sociale n’est-il pas d’aider les usagers à accéder aux droits ?

  • Bien sûr et ils le font en permettant aux gens de reprendre suffisamment confiance en eux pour entamer ces demandes.
  • C’est un travail de fond ; on ne peut évaluer leur activité au nombre de prestations délivrées. Ce n’est pas toujours compris.