Rénovation urbaine : les quartiers changent mais pas la population et un entretien sur la mixité sociale

10 – 244 – ASH 09/04/10 & Gaz Com 12/04/10
:)   :(
Pour le bilan, il ne vous étonnera pas. Et l’entretien est à lire : d’entrée vous y apprendrez que « mixité sociale » n’est défini nulle part… nous n’aimons pas les concepts non définis… et vous y lirez des choses somme toute assez peu alarmistes. A voir.

Rapport comité d’évaluation (CES) 5 ans après le début du programme :

- 3 processus mis en œuvre

  1. Reconstitution hors site des logements sociaux démolis ;
  2. Relogement en dehors du quartier des habitants des logements sociaux ;
  3. Diversification de l’habitat sur les sites de rénovation urbaine.

-  On ne reconstruit pas assez vite : à terme démolitions compensées à 97% mais le « déficit temporaire » élevé accroît les tensions.

  • Logements reconstruits pour moitié hors site… mais fortes disparités selon les endroits….
  • Les logements neufs sont plus petits que les anciens : risques d’inadéquations offre/demande.
  • Le relogement dans le neuf reste rare et 70% des ménages seraient relogés sur site :
    • ils veulent rester,
    • retard dans la reconstitution des logements hors site
    • « manque de volonté politique pour favoriser la mixité sociale »
  • Pour les ménages relogés, augmentation en moyenne de 30% du reste à charge….

- Le « retour des classes moyennes » est revu à la baisse : les marchés locaux ne le permettent pas.

- L’Anru connaîtra des problèmes de trésorerie dès 2011….

- Prochainement en ligne sur www.anru.fr

Entretien avec M. Vanoni, économiste

- Qu’est-ce que la mixité sociale ?

  • «  Aucune définition précise » si ce n’est par la négative : on sait ce qu’est un « ghetto ».
  • Souvent la mixité est là et on ne la voit pas : la population du parc social n’est pas homogène ; retraités, jeunes, chômeurs….
    Plus homogène en ZUS mais pas aussi tranché qu’on le dit.

- Elle-elle en recul ?

  • Les « positions se sont figées » : turn-over plus lent dans le parc social et le privé est devenu trop cher.
  • La pauvreté se concentre et avec le PNRU des gens parfois relogés dans des secteurs non rénovés..

- Elle demeure un des grands objectifs pourtant….

  • La mixité sociale « chacun préfère que cela se passe un peu plus loin »
  • et quand l’image d’un quartier est mauvaise, les investisseurs n’y viennent pas…. Et il demeure peu attractif.
  • De toute façon à grande échelle, il y « davantage de personnes pauvres ou modestes que de personnes aisées »….

- Risque-t-on de la « ghettoïsation » façon USA ?

  • Il y a des zones de non-droit.
  • Pratiques délinquantes et aussi déficit de l’organisation publique : transports, poubelles, écoles….
  • Cela dit en 5 ans 40% des habitants d’une ZUS bougent : ces quartiers sont aussi des lieux de recyclage de la population.

- Comment favoriser la mixité sociale dans l’habitat ?

  • Il faut construire et équiper les quartiers : recréer les conditions de la mobilité.

- Logement et cohésion sociale. Le mal-logement au cœur des inégalités
Ed. La Découverte 2007 – 234 p – 25 €