Travail social : quelle recherche ? deux points de vue divergents

10 – 224 – ASH 02/04/10 – p. 28-31
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Des sourires parce qu’il y a débat et des points d’interrogation… parce que le débat n’est pas clos. Si l’on se réfère à « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » le point de vue des sociologues serait à privilégier. Cela dit, la réalité des rapports de force ne peut être occultée. A partir des deux définitions de la science qui sont proposées, à vous de jouer !!

MM. Boucher, Belgasmi, Pieeret, Moussu (Acofis) et Chauvière (CNRS)

-  La création des pôles de ressources recherche-formation de l’intervention sociale est une bonne nouvelle
Voir Les pôles ressources, promesses d’une structuration de la recherche ?

- Les représentants des centres de formation, inscrits dans l’Unaforis, savent qu’il leur faut développer la recherche pour s’inscrire dans l’espace européen de la formation supérieure.

  • Mais il y a des risques de confusion, par ex. entre ingénierie sociale et recherche scientifique.

- Nous soutenons qu’il faut organiser une « recherche d’excellence produite par des chercheurs professionnels reconnus par la communauté scientifique  »
(partenariat Université)

  • Il leur faut revendiquer des moyens et distinguer le travail de recherche de celui de formation.

- « Nous ne partageons pas le point de vue selon lequel il existerait une recherche en travail social  » avec corpus théorique et méthodo.
  • Le travail social est le fruit d’une volonté politique : les travailleurs sociaux mettent en œuvre des compétences professionnelles et des valeurs pour exercer des missions.
  • Le penser en tant que « discipline scientifique est une impasse »
  • Il peut produire de l’observation des pratiques, de l’analyse et de l’évaluation et être une « discipline académique au croisement de plusieurs champs » (socio, psycho, ethno…)
  • mais pas être confondu avec une science entendue comme « ensemble de connaissances d’une valeur universelle, caractérisées par un objet et une méthode déterminés et fondées sur des relations objectives vérifiables »

(Le Robert).
  • Mais des programmes de recherches exigeants qui aident au décryptage (contrôle social…) sont aidants pour les travailleurs sociaux.

M. Rullac (ES, anthropologue, chargé de recherche à Buc Ressources et membre de CERA)

-  Le numéro 75 d’Empan titrait « quelles théories pour quelles pratiques en travail social ? »

  • Ce secteur commence à être perçu comme un champ cohérent en lui-même.

- Des oppositions se font jour : avec la réfutation de l’existence d’une science en travail social.

  • «  Une science ne se définit pas en fonction de son objet mais de la manière de le traiter [et] devient science en pratiquant de la recherche. Le travail social n’est pas une science parce que la recherche n’est pas reconnue en tant que telle ».
  • La sociologie est en situation de quasi-monopole.

- Nous ne contestons pas la légitimé de la science fondamentale dans notre champ mais revendiquons « une place pour la science appliquée ».
  • Avec pour objet « la création de connaissances capables de soutenir l’intervention » des acteurs professionnels.
  1. Définition d’un thème institutionnel,
  2. détermination d’un problème professionnel
  3. et conceptualisation à visée opérationnelle pour éclairer ce problème
    « opération technique qui offre une construction théorico-pratique résolutoire à partir d’une mise en énigme ».

- Approche initiale de terrain et puis concepts : « la subjectivité [du praticien-chercheur] doit être intégrée au matériau de recherche et aussi être confrontée à la démarche d’objectivation ».

  • « Le savoir de l’expérimentation s’articulant aux autres types de savoirs »

- A partir de ces confrontations cette recherche légitime « sa démarche à la fois impliquée et objective et formalise un objet particulier qui [en] fait une science à part entière »