Communautés thérapeutiques : l’alliance des pairs et des professionnels

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Un article très riche qui contextualise ce mode d’intervention et les débats qu’il suscite.

- Elles existent depuis longtemps à l’étranger : en France premier appel à projets MILDT en 2005.

  • Auparavant SOS-DI s’y était risquée (années 90) ;
  • les dérives du Patriarche (1974) ont longtemps hanté les intervenants.

- Bases : stratégies comportementales, dynamique collective et approche communautaire.

- Un cahier des charges (MILDT) pour « prévenir dérives autoritaires, prosélytisme religieux ou sectaire et l’exploitation économique. »

  • Pour l’instant en expérimentation pour 3 ans, les établissements ont vocation à être des CSAPA avec hébergement, après évaluation.
  • Toutes ces structures acceptent les personnes sous traitement de substitution (après débat), même si le projet reste d’interrompre tous les produits.

- Parcours évolutif (3 phases) :

  • accueil et intégration ;
  • maturation ;
  • préparation à la sortie et insertion.
  • Le changement de phase s’effectue sur critères.
    • Au début on ne sort pas seul et on n’a ni médicaments, ni argent ni portable.
    • Puis l’usager est appelé à s’impliquer, on lui confie des responsabilités y compris vis-à-vis des autres.
    • Au fur et mesure des progrès dans l’autonomisation (abstinence, relations sociales), il y a des avantages et des exigences.
  • Une hiérarchie est instaurée (coordinateurs…)
  • et le planning d’activités est serré.
  • Des réunions servent à organiser le quotidien et s’exprimer, il y a aussi des groupes de paroles.

- La gestion du groupe est complexe pour les professionnels :

  • être là tout en restant en retrait par rapport au travail entre pairs, et savoir s’appuyer sur le groupe « nous n’intervenons pas en première ligne »
  • Et suivre au niveau individuel : bilans réguliers.
  • En phase d’insertion, les usagers vivent généralement dans des lieux à part.
  • Travail pour se détacher de la structure : la MILDT demande un « travail thérapeutique sur le lien familial ».
  • Mais trouver travail et logement est très difficile (parcours atypiques). -* Des structures envisagent de créer des unités d’IAE séparées.

- Tout le monde ne va pas au bout mais départs réussis et parcours stabilisés existent :

  • « ça n’a pas de sens de parler de guérison pour la dépendance. Des fragilités demeurent » mais « en cas de rechute ils savent mieux se ressaisir ».

- Ressorts de la réussite :

  • implication ;
  • conviction des professionnels que le changement est possible ;
  • temps long pour « passer de l’espace du besoin à celui du désir » ;
  • estime de soi renforcée ;
  • le groupe : « on peut faire des expériences (…) si on se casse la figure le groupe aidera ».

- Reconnaître les savoir-faire des usagers bouscule les pratiques professionnelle : cheminement entamé avec la réduction des risques.

  • Et la MILDT prévoit des formations pour les intervenants.

-  En France les intervenants médico-sociaux ont à rendre des comptes alors que le concept anglo-saxon laisse toute la hiérarchie aux pairs.

  • La France est réticente à recruter des ex-usagers.
  • Mise en débat aussi : la modification des comportements impliquée par le sevrage comme unique objectif.
  • Il ne faudrait pas recourir à ces structures pour pallier le manque de places du secteur… et tout axer sur le sevrage… la tentation existe.

- Il faut garder des approches diverses adaptées à des moments et des usagers différents. Des projets existent :

  • accueillir usagers cumulant addictions et problèmes psychiatriques lourds,
  • unités mères-enfants,
  • structure en milieu très urbain avec inconvénient de la proximité des lieux de consommation, avantage de la proximité des lieux d’insertion…