Editorial du numéro 2 - 2010

Ecouter l’édito de la revue de presse.

Lorsque nous vous dirons que le rapport de la Fondation Abbé Pierre fait état de 10 millions de personnes mal logées en France, dont 600 000 enfants, et qu’elle estime les moyens engagés au-dessous du niveau des problèmes à résoudre, vous ne serez pas étonnés.

De même pour les alertes multipliées depuis le mois de juin par le Secours catholique : de plus en plus de personnes demandent des aides et un tiers d’entre elles ne fréquentait pas l’association avant le deuxième semestre 2009. Ces constats recoupent sans doute les vôtres et ne vous étonneront pas.

Pas plus qu’il ne faut penser étonner qui que ce soit en annonçant l’adoption définitive de la « proposition Estrosi » renforçant « l’arsenal législatif contre la violence en bandes et à l’école » et créant le délit « d’intrusion dans un établissement scolaire ».

Et si au-delà de ces statistiques qui plongent, qui stagnent, qui ne remontent pas et du nombre de délits qui augmente de façon incessante, ce manque du surprise était un grand problème ? Faudrait-il être attentifs plus qu’à tout autre paramètre à notre capacité de nous étonner ? A chacun de déterminer en son for intérieur à quel moment doit être posé un seuil d’alarme mais cette question est centrale pour toutes les personnes faisant partie d’une Société. La nôtre protège, elle crée le RSA mais elle exclut aussi ; des enfants dorment dehors pendant que des gens travaillent sans avoir de quoi acheter à manger.

Les informations que nous synthétisons et regroupons chaque mois sont comme un arrêt sur image panoramique pour vous aider dans ce parcours incontournable ; et puis il y a des contributions qui peuvent éclairer ce monde décidément trop complexe.

Ce mois-ci on ne peut ignorer le rapport annuel du médiateur de la République qui parle d’une « société en grande tension nerveuse ».

Didier Fassin, lui parle de la racialisation de cette société : dit-on ethnie pour ne pas dire race ? L’entretien est à lire avec attention, il est passionnant et on retiendra que le Comed fait des propositions consensuelles sur la question des statistiques ethniques.

Ainsi va le monde ce mois-ci autour de nous et le travail social continue d’accompagner les mineurs étrangers isolés, les jeunes en errance et en dépendance et ce n’est pas facile . Nous attirons votre attention sur une initiative qui mêle bénévoles et travailleurs sociaux en ces temps où chacun parle « d’identités ».

Nous vous souhaitons une bonne lecture et à bientôt.