Prendre en charge les hommes pour prévenir les violences faites au femmes :
- la violence dans les couples touche 10% des femmes en France
- et le taux de récidive est 7,9% contre 5,5% pour les violences en général.
Depuis novembre 2008 à Arras le « Home des Rosati » héberge ces conjoints (éviction effective du domicile familial) + programme de responsabilisation Clotaire.
L’association socio-éducative et judiciaire du Pas-de-Calais (ASEJ) s’assure de la bonne exécution des mesures
(classement sous conditions ou contrôle judiciaire pour les violences plus graves et/ou récidive).
- L’ensemble de la chaîne pénale est mobilisée : « le parquet affiche sa tolérance zéro (…) et les forces de l’ordre jouent vraiment le jeu. Les mentalités changent »
Au Home
- chambres collectives de 3 ou 4 lits,
- les résidents participent à toutes les taches de la vie quotidienne
- et participent financièrement selon leurs ressources
(entre 5 et 7,50 € / j)
- « Chaque petit moment sert de support éducatif (…) réapprendre à vivre avec l’autre tel qu’il est » : personne n’est passé à l’acte dans la structure.
Programme Clotaire (assoc ARS) : 2 h 4 soirs par semaine pendant 3 semaines.
- Pas long mais pas un « un processus de soins ».
- Peu d’hommes nient les violences mais la plupart nient leur culpabilité : les amener à reconnaitre ce qui les a menés au passage à l’acte est un préalable à une démarche thérapeutique volontaire.
- A l’entrée sont remis livret d’accueil et règlement, et un contrat d’engagement est signé.
- Journée de présentation : avocat, substitut du procureur et personnel ASEJ
- et puis chacun définit ses objectifs (entretien).
- Travail en groupes de 3 à 8 hommes : « associer ce qu’on entend à sa propre image » agit comme un révélateur de ses actes et représentations.
- Un thème et un support pour faciliter l’expression.
- La psychologue est accompagnée d’une sociologue : la violence « est aussi un phénomène social et sociétal » ; les hommes « doivent comprendre pourquoi il sont là (…) faire le lien entre eux et la société »
68 hommes ont transité par ce dispositif en 1 an (36 sous obligation de suivi psychologique et 21 volontaires pour le programme) :
- de l’avis de tous ils se comportent différemment des auteurs habituels
- et un bilan à partir de l’activité des commissariats et gendarmeries ne relève aucune nouvelle intervention à leur domicile.
- Ce n’est pas la preuve pour autant qu’il « ne se soit rien passé » : il faut créer des outils d’évaluation plus fins, avec les assocs de victimes.
ASEJ – 03 21 61 18 67 ; ARS – 03 20 21 91 10