Un dispositif pour conjoints violents : prises de conscience

10 – 147 – ASH 26/02/10 – p. 28-31
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Même si les outils d’évaluation et le recul ne sont pas suffisants pour se prononcer il est probable que l’on ne puisse pas faire l’impasse sur ce type d’approche. A voir si le texte de loi en préparation les facilitera.

- Prendre en charge les hommes pour prévenir les violences faites au femmes :

  • la violence dans les couples touche 10% des femmes en France
  • et le taux de récidive est 7,9% contre 5,5% pour les violences en général.

- Depuis novembre 2008 à Arras le « Home des Rosati » héberge ces conjoints (éviction effective du domicile familial) + programme de responsabilisation Clotaire.

- L’association socio-éducative et judiciaire du Pas-de-Calais (ASEJ) s’assure de la bonne exécution des mesures
(classement sous conditions ou contrôle judiciaire pour les violences plus graves et/ou récidive).

  • L’ensemble de la chaîne pénale est mobilisée : « le parquet affiche sa tolérance zéro (…) et les forces de l’ordre jouent vraiment le jeu. Les mentalités changent »

- Au Home

  • chambres collectives de 3 ou 4 lits,
  • les résidents participent à toutes les taches de la vie quotidienne
  • et participent financièrement selon leurs ressources
    (entre 5 et 7,50 € / j)
  • « Chaque petit moment sert de support éducatif (…) réapprendre à vivre avec l’autre tel qu’il est » : personne n’est passé à l’acte dans la structure.

- Programme Clotaire (assoc ARS) : 2 h 4 soirs par semaine pendant 3 semaines.

  • Pas long mais pas un « un processus de soins ».
  • Peu d’hommes nient les violences mais la plupart nient leur culpabilité : les amener à reconnaitre ce qui les a menés au passage à l’acte est un préalable à une démarche thérapeutique volontaire.
  • A l’entrée sont remis livret d’accueil et règlement, et un contrat d’engagement est signé.
  • Journée de présentation : avocat, substitut du procureur et personnel ASEJ
  • et puis chacun définit ses objectifs (entretien).
  • Travail en groupes de 3 à 8 hommes : « associer ce qu’on entend à sa propre image » agit comme un révélateur de ses actes et représentations.
  • Un thème et un support pour faciliter l’expression.
  • La psychologue est accompagnée d’une sociologue : la violence « est aussi un phénomène social et sociétal » ; les hommes « doivent comprendre pourquoi il sont là (…) faire le lien entre eux et la société »

- 68 hommes ont transité par ce dispositif en 1 an (36 sous obligation de suivi psychologique et 21 volontaires pour le programme) :

  • de l’avis de tous ils se comportent différemment des auteurs habituels
  • et un bilan à partir de l’activité des commissariats et gendarmeries ne relève aucune nouvelle intervention à leur domicile.
  • Ce n’est pas la preuve pour autant qu’il « ne se soit rien passé » : il faut créer des outils d’évaluation plus fins, avec les assocs de victimes.

- ASEJ – 03 21 61 18 67 ; ARS – 03 20 21 91 10