Un service pour jeunes en grande exclusion : la rue entre parenthèses

10 / 053- ASH –22/01/10 – p.32-35
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Tout est là : respect, innovation, adaptation, regard sur le très long terme. Et tant qu’il y aura des gens qui travaillent ainsi il y aura de quoi espérer.

- Depuis 3 ans l’équipe du CHRS Augustin-Gartempe (Limoges) propose un dispositif de 10 places (logement dans la structure ou en appartements) et un suivi social à des jeunes marginalisés, (18 / 30 ans), célibataires ou en couple, et avec leurs animaux.

- Public difficile à prendre en charge :

  • nomadisme, santé, perte des repères spatio-temporels…
  • Ils revendiquent souvent la rue comme choix mais il n’y a pas de hasard : carences, placements…
  • « Nous ne fixons pas d’objectifs hors de portée »

Axes de travail

- Accès à la santé : soins dont ils se soucient peu et aussi notions élémentaires d’hygiène.

- Consommation d’alcool et de cannabis : convention avec l’Intersecteur (infirmiers psy).

- Volet administratif : ils ont tous du mal à gérer leurs papiers (parfois perdus). Accès aux droits.

- Après il faut régler les amendes, dettes, trafic ou même condamnations qui les « rattrapent ».

- Emploi : d’abord c’est l’euphorie et puis le doute. Il faut confronter projet et réalité.

- Travail sur l’histoire familiale : tenter de recréer ou renforcer les liens avec leurs proches « nous proposons des espaces de médiation »

- Vie quotidienne : aménagement et appropriation du logement, respect du voisinage, gestion budget…

L’équipe a tâtonné et a compris...

- Ces jeunes se manifestent peu, il faut les solliciter et les travailleurs sociaux privilégient les visites à domicile : permettent d’intensifier le rythme des rencontres et de donner ainsi des repères.

- Évolution non linéaire : « l’errance est aussi dans la tête. C’est une autre forme d’errance qui commence quand on est sédentaire ».

- Ne pas proposer trop vite un appartement en ville à quelqu’un privé de toit depuis longtemps : dans un premier temps la personne s’y replie.

- Un studio convient mieux qu’un deux-pièces à un célibataire passé par la rue. Le rassure.

- Ameublement : « à leur demande nous avons enlevé certains meubles, et ils ont pris l’habitude de ramener des choses de la rue »

- Le centre ville n’est pas forcément une bonne chose : trop près de leurs anciennes fréquentations.

- Travail de supervision tous les 2 mois avec M. Chobeaux
(Intervenir auprès des jeunes en errance – Ed. La Découverte – 16 €)

  • Analyse des situations et des parcours de ceux qui ont quitté le dispositif : prise de recul nécessaire car presque tous sont repartis à la rue.
  • Les jeunes ont à nouveau acquis des normes qui avaient été perdues « ils repartent en sachant que même si leur insertion n’est pas pour demain, elle est envisageable »

- Contact : 05 55 10 32 95