Participation des usagers : les CCAS tentent de passer du mythe à la réalité ; + un entretien avec M. Mahey, fondateur de l’assoc Arpenteurs

09-813- ASH – 04/12/09 – p. 21
:) :)   :(
La partie CCAS à proprement parler reprend des choses que vous savez ; nous vous recommandons surtout l’entretien, clair et tonique… avec des liens Internet et une bibliographie à l’appui.

- Au CCAS d’Angers : un comité des usagers peut être consulté par les élus et proposer des actions.

  • « Instance de co-construction » :
    • 3 collèges (50 usagers ; 6 élus, et 6 représentants associatifs)
    • avec 1 séance plénière par trimestre + des « groupes chantiers » thématiques (toutes les 3 semaines)
  • En 2003 le congrès annuel UNCCAS porte sur la participation mais elle ne s’est pas généralisée et le comité d’Angers est le plus abouti.
  • D’autres initiatives, par exemple :
    • diagnostic participatif (Vosges)
    • réaménagement de l’espace urbain appuyé sur l’expertise des personnes âgées (Nancy).

- Cette dynamique doit être réactivée en 2010 : « permet de ramener vers des modes de fonctionnement démocratiques des gens qui en sont éloignés ».

  • Permet à l’usager de reprendre confiance en soi, de se tisser un réseau,
  • et aux travailleurs sociaux de se remettre en cause, et de sortir du face-à-face pour aller vers une « vision plus globale »
  • Préalables nécessaires (structure, de outils com., temps conviviaux, budget…)
  • mais pas de recette miracle et ajustements permanents.
  • A Angers : formation à l’écoute / prise de parole, séance connaissance des institutions, financements.
    • La présence des élus ne va pas toujours de soi, les gens sont fragiles, parfois en colère….
    • Apprendre à penser collectif demande du temps.
  • Mais « nous pousse à entrer dans une logique de développement » (CCAS Angers).

« La participation est un phénomène inéluctable »

M. Mahey, architecte urbaniste

- Comment expliquez-vous les réticences vis-à-vis de ce type de démarche ?

  • Les élus craignent une prise de pouvoir par des habitants qui ont peu d’être instrumentalisés ; les professionnels ont peur de se voir remis en cause.
  • Il faut faire cohabiter des enjeux différents en précisant ce que chacun peut y gagner et être très clair là-dessus.

- Les publics fragiles peuvent-ils y trouver leur place ?

  • La raison d’être de la participation est de faire évoluer l’intérêt général : comment le faire sans consulter les intéressés (jeunes, étrangers…) ?
  • Ils pensent que leur parole ne compte pas.
  • Il faut veiller à ce que l’offre soit pertinente : visite du terrain plutôt que réunion en mairie…

- La dépendance des plus démunis ne biaise-t-elle pas ces processus ?

  • On peut le craindre mais il faut adapter
    (cf. travail fait avec www.capacitation-citoyenne.org)
  • Il y aura des malfaçons mais « la participation est une vague de fond qui avance de manière inéluctable ». Pour l’instant peu capitalisée mais les chercheurs s’y intéressent de plus en plus.

- Dans un contexte de manque moyens ne risque-ton pas de mettre l’accent sur la responsabilité individuelle au détriment e l’Etat-providence ?

  • « L’affaiblissement du service public serait ennuyeux mais ce qui est intéressant c’est de mettre en responsabilité l’individu vis-à-vis du service public »
  • Il faut parier à nouveau sur le collectif : peut faire émerger des initiatives solidarité.
  • En France on est dans le traitement individuel : produit des exclus quand on n’y arrive plus.

- Penser la participation en économie sociale et en action sociale