Observer la pauvreté, pour quoi faire ?

09-832- ASH – 11/12/09 – p. 28-31
:) :)   :(
Article brillant et très accessible, que nous vous recommandons tous particulièrement. Dit le fond et la forme : nous interpelle tous.
  • En 1988 est créé le CNLE
    (Conseil national des politiques de lutte contre pauvreté et exclusion sociale)
  • et en 1998 l’ONPES
    (Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale).

- Certains craignaient que l’ONPES se borne à décrire, mais il s’attache à décrypter les liens entre pauvreté et processus économiques, (notamment pauvreté et emploi) :

  • « effort pour lier l’approche de la pauvreté et de l’exclusion et celle des inégalités » ( M. Freyssinet - économiste)

- Quel impact sur l’action publique ?
La pensée politique n’intègre pas que la pauvreté, liée au système, ne se résorbe pas mécaniquement avec la croissance

- Quel regard sur la pauvreté dans le passé ?

  • M. Freyssinet : au 19°, deux tendances :
    • la dénonciation
    • et l’analyse « avec à l’arrière-plan une volonté assez nette de contrôle social ».
      On différencie les inaptes au travail (aidés) et les aptes, à remettre au travail : parmi eux les volontaires et les paresseux, à réprimer….
  • Le vocabulaire a changé mais pas forcément l’utilisation des savoirs :« quand le système économique est en difficulté, il a besoin de produire une idéologie de responsabilisation individuelle des victimes » (M. Freyssinet).

- M. Grouès (Uniopss) : impression que les personnes trop « abîmées » pour l’insertion professionnelles « sont oubliées »

  • Les mère isolées (API) éligibles au RSA sont-elles en état de travailler, par ex.
  • Droits sociaux : le maintien des droits CMU était de 4 ans en 1999, il est passé à 1. Chaque année il faut refaire la preuve que l’on peut y prétendre…

- M. Delevoye (médiateur) : « nos politiques publiques mettent des marches de plus en plus hautes, trop hautes pour un certain nombre de nos concitoyens (..) le faible ignore ses droits »

- Besoin d’information mais aussi de pédagogie pour agir sur les représentations de la pauvreté (monde politique, opinion…)

- FNARS : L’ONPES n’est pas même de jouer le passeur entre le monde scientifique et le monde politique et leurs temps ne coïncidant pas, « les politiques vont décider à partir de données fausses »

  • L’ONPES existe « mais avec moyens ridiculement faibles [2 ETP en personnel permanent] et pas de légitimité interministérielle » (FNARS)
  • S’agit-il de guider l’action publique, d’éclairer l’opinion… ? : dans le fond on sait pas
    - Les questions statistiques sont des questions politiques (économiste OCDE)
  • La commission Stiglitz souligne que ce que l’on mesure a de l’incidence sur ce que l’on fait ; ce qui n’est pas compté ne compte pas.
    Voir Remise du rapport Stiglitz pour un nouveau mode de calcul de la richesse
  • Et il y a déficit de connaissances sur certains sujets
    • l’enfant pauvre n’est pas un sujet d’observation de la pauvreté en France…..

- Alors « que voulons-nous observer et changer ? » (M. Brès, Uniopss)