« L’esprit de l’ordonnance de 1945 est trahi »

ASH – 04/04/08 – 08 151
:)   :( :(
Un très bel article qui se présente comme le cri d’une profession en péril. C’est à lire et se passe de commentaire.
Réaction du SNPES / PJJ FSU à la présentation du programme de la PJJ (voir numéro de mars)
La politique présentée par M. Cabourdin s’inscrit dans la continuité et personne n’est donc surpris.
Pour autant on reste consterné tant ce programme s’attaque à « l’existence même d’un service public d’éducation au sein du ministère Justice »
On invoque la clarification des rôles et compétences entre CG et Etat (entérinée par la loi réformant la protection de l’enfance)
Paraît pouvoir endiguer une trop forte judiciarisation mais reste négatif néanmoins.
L’intervention de l’Etat n’est pas soumise à des critères de moyens ou de choix politiques, l’espace judiciaire garantit le contradictoire et possède une dimension symbolique forte.
« L’abandon de l’activité au civil de la PJJ traduit une détermination (…) à renforcer la sanction pénale à l’égard des mineurs délinquants », là où l’ordonnance de 58 donnait la double compétence aux juges des enfants.
Cette spécialisation de la PJJ permettrait, dit-on, d’être plus efficace dans la prise en charge des mineurs délinquants… mais c’est l’inverse : séparer les mineurs victimes des mineurs auteurs de délits empêche la seule prise en charge efficace la double approche éducative et répressive.
On affirme que la double compétence sera conservée à travers l’activité du secteur habilité (compétence civile) : mais il est davantage soumis à des obligations de résultats que le service public.
De même la PJJ aurait un rôle d’expertise… mais aujourd’hui les travaux autour de l’ordonnance 45 commencent dans l’opacité… et si les professionnels sont dessaisis des prises en charge au civil, quelle place d’experts pourront-ils avoir ?
Toute éducation comporte demande des conditions, telles que durée, confiance etc.. et que seul peut réunir un cadre ouvert.
Au lieu de ça « les professionnels de la PJJ sont appelés à devenir des auxiliaires de justice pour aider le jeune à exécuter sa peine »
« Depuis 2002 une inflation législative a dévoyé les missions éducatives de la PJJ (…) tandis que la justice [des mineurs] se rapproche de plus en plus de celle des majeurs »
On tente de donner un « habillage éducatif » à des orientations politiques. Ainsi avec les EPM les prisons deviendraient des lieux d’éducation : « faudra-t-il envisager toujours plus d’incarcérations pour que les jeunes puissent bénéficier d’une aide à l’insertion ? »
Pourtant « l’enjeu est de taille »
Le site du syndicat