Travailleurs sociaux face à la crise : le cas d’AZF - Entretien avec l’auteur, Mme Saint-Martin (socio)

09 595 –ASH –11/09/09 – p. 30-31
:) :)  ?
C’est très intéressant et c’est inattendu en plus comme angle d’observation. On peut parier que ces observations trouverons chez vous un écho.

- Explosion le vendredi 21/09/2001 : la sociologue recueille de fin octobre à début janvier les témoignages des travailleurs sociaux (institutions publiques : CCAS, CRAM, CG…) du Grand Mirail.

- Quelles ont été leurs premières réactions ?

  • Passées l’incertitude et la peur, ils agissent rapidement et « deviennent des personnes ressource pour les habitants » ;
  • sans consigne ils « s’auto-réquisitionnent (…) les services sociaux « n’ont pas de protocole de crise ». ils forment des équipes et sillonnent le terrain.
  • Première phase qui dure jusqu’au mardi 25/09/01, système D, pas de locaux…
  • Ils utilisent leurs savoir-faire professionnels : aller vers, écouter, aider, mais les repères ont bougé, ils ont vécu la même chose que les usagers.
  • Il faut trouver la bonne distance dans une situation de « pair à pair » et la plupart y parviendront : rapports spontanés mais la technique est présente. Ils ont fait preuve d’inventivité.

- Ensuite c’est le retour au cadre institutionnel que vous qualifiez de « deuxième choc ». Pourquoi ?

  • Dès le mercredi 26 il leur faut intégrer les cellules de crise où leur fonction sera surtout administrative.
  • Mettre en œuvre et distribuer les aides financières : pris entre une organisation pas forcément connue et la pression des habitants.
  • Ils essaient de sauvegarder qualité d’écoute et d’accueil et font jouer le travail en réseau mais font état d’un décalage entre ce que l’on leur demande et les besoins réels des habitants.
  • Ils se retrouvent « dans une position d’assistanat et de guichet social contre laquelle ils se battent depuis des années », comme si on détruisait un pan de leur travail dans cette urgence.

- Quand ils retournent à leur travail 3 semaines après qu’en est-il ?

  • Ils expriment un fort malaise : impressions de « peu de prise sur les décisions alors qu’ils connaissaient terrain et habitants (…) et de non-reconnaissance institutionnelle de leur travail d’adaptation » pour compenser défauts d’organisation.

- Cet événement illustre un malaise général.

- Ed. érès – 250 p. -18 € - en librairie le 12/11/09