Démarche de croisement des savoirs et des pratiques développée par ATD Quart Monde et expérimentée en 2000-2001 : réunir des « militants » du refus de la misère (la vivant ou l’ayant vécu) et des professionnels (secteur social, enseignement, santé, justice…).
Depuis 2003, environ 50 co-formations : social, santé et éducation (France et Belgique).
- En moyenne 15 professionnels et 3 à 8 « usagers » 2 ou 4 jours.
- Visent à donner aux deux types de stagiaires des outils pour comprendre les logiques des autres.
Sortir d’une relation trop souvent « piégée, tendue, pleine de méconnaissance »
Travail sur les représentations : souvent un choc pour les professionnels.
- Un abîme les sépare des usagers : par ex. leurs interlocuteurs ont l’impression d’être face à un mur….
Récits d’expériences : courts écrits débattus en groupes puis analysés de façon croisée.
- Les usagers explicitent des choses : ne pas venir à un RDV n’est pas un manque de coopération par ex mais révèle de la honte, le stress d’avoir reçu le courrier….
- Symétriquement les usagers découvrent que les professionnels ne sont pas tout-puissants et qu’il est possible de leur « parler », vraiment.
Ce qui est essentiel dans ces modules est ce que l’on « éprouve » : « personne [en] sort indemne »
- Les professionnels ont envie que les usagers s’approprient des clés du jeu social : mais la commande institutionnelle ne suit pas toujours…
- les usagers y retrouvent une estime de soi, se vivant comme citoyens et plus comme usagers et parlent beaucoup de ces formations autour d’eux.
En 2006 la CNCDH parle de la « productivité » des expériences de croisement
Le CSTS promeut « l’alliance » avec l’usager
Et ATD a exposé sa méthode devant le CESE.
Ses animateurs invitent à s’approprier la « charte du croisement de savoirs et des pratiques »…