Entretien avec M. Boiral, sociologue, ancien Dteur IRTS, et l’un des contributeurs du numéro
Les travailleurs sociaux se disent souvent de gauche, comme si cela allait de soi…
- Cette appartenance « relève surtout du mythe »
- Quand on travaille avec les collectivités territoriales, « il est difficile de distinguer celles qui relèveraient de Dpts de gauche ou de droite »
Comment s’explique la proximité avec la gauche ?
- « Résultat d’un certain formatage culturel »
- « Les idées de gauche sur le social semblent idéalement plus proches de celles du travail social »
- Mais le travail social vient d’une tradition humaniste « allant du paternalisme caritatif aux mouvements issus de la Résistance »
- Cette revendication n’est-elle pas « l’expression du malaise récurrent du travail social, réactivé par l’aggravation de la situation sociale ? »
- On voit se développer des appels à la résistance (contre le néolibéralisme…) mais « je ne suis pas sûr que ce soit la bonne stratégie »
Les travailleurs sociaux doivent-ils abandonner leur posture militante ?
- Ils ne s’agit pas d’oublier des valeurs nécessaires mais « encore faut-il que l’engagement militant ne se substitue pas à la professionnalité »
- « Leurs techniques ne sont pas toujours adaptées à leurs missions actuelles : réel déficit dans les capacité rédactionnelles et de lecture ».
- Il faudrait revoir les processus de formation
Il s’agit donc d’abord d’être professionnel…
- « Je ne souhaite pas critiquer la politisation du travail social, mais montrer les limites d’une approche trop idéologisée (…) les professionnels doivent s’atteler en priorité à une refondation de leurs professionnalités. »
Le Sociographe n° 30 – 04 67 07 82 73 – 10 €