Projet pédagogique 2023 - Aide Sociale à l’Enfance

Protection de l’enfance

  • Pôle mineurs non-accompagnés
  • Accompagnement de parcours atypiques
    Hors protection de l’enfance
  • Entreprise d’insertion "Equilibre"

PRÉAMBULE AU PROJET PÉDAGOGIQUE 2023

Nous identifions trois axes de travail transversaux à l’ensemble des services tarifés de protection de l’enfance pour la prise en charge des mineurs non accompagnés et des adolescents atypiques.

DIVERSIFICATION DES HÉBERGEMENTS

Conformément à la loi Taquet, nous poursuivrons tout au long de l’année des modifications déjà largement amorcées en 2022 de manière à parvenir à une quasi suppression des prises en charge hôtelières. Dans le service Hébergement diversifié, au-delà de la stricte observance de la loi, nous poursuivrons ce volet sur la base de modalités différenciées de manière à pouvoir proposer des hébergements adaptés aux différents profils et degrés d’autonomie des jeunes mineurs non accompagnés que l’on nous confie.
La location d’appartements s’adressera à des jeunes déjà relativement autonomes (2/3 jeunes), les petites maisons (5/6 jeunes) comprenant un espace dédié aux professionnels sont davantage adaptées à des adolescents plus jeunes et/ou des profils plus fragiles. Enfin, nous irons à Martigues vers une prise en charge collective dans un établissement conforme de type MECS. L’ensemble de notre dispositif doit permettre des logiques de parcours internes souples et gradués car nous souhaitons mettre à profit le temps de notre prise en charge pour préparer au mieux ces jeunes gens manquant de relais de proximité aux conditions réelles d’une vie d’adulte autonome dans notre société.
De même le service Accueil des adolescents atypiques poursuivra la dynamique de location d’appartements et s’engagera dans la modélisation de petits collectifs permettant aux jeunes de se sentir autonomes mais pas seuls (espaces dédiés aux professionnels).
Pour le service Accueil et mise à l’abri pour évaluation, la suppression de la file active actée en cours d’année 2022 reste fragile car très dépendante du nombre d’arrivées, difficile à anticiper. C’est pourquoi là aussi le modèle d’un lieu d’accueil unique reste à nos yeux la clé d’une réussite durable, et d’une réponse pérenne aux exigences du cadre légal (mise à l’abri immédiate) dans l’intérêt des bénéficiaires et des équipes éducatives. La gestion des flux est en effet plus aisée à partir d’un collectif centralisé, plus modulable que les conventions passées avec les hôtels. Cela permettrait à la fois « d’absorber » ponctuellement une augmentation du nombre de personnes accueillies, en accord avec les services départementaux, et de réduire l’accueil sans incidence financière notable lorsqu’il y a moins de personnes (alors qu’il est plus difficile de réduire les volumes hôteliers conventionnés).
En outre, un lieu unique produirait une meilleure organisation du travail, des mutualisations de moyens (démarches regroupées), permettant de gagner un temps précieux et de rationaliser les déplacements, extrêmement chronophages pour les équipes éducatives.

AFFINER LES PRISES EN CHARGE ÉDUCATIVES SUR LA BASE DES OUTILS DE LA LOI 2002-2

Ce travail, largement engagé en 2022, devra se poursuivre et sera le support de l’amélioration continue de la qualité du service rendu à l’ensemble des jeunes gens que l’ASE nous confie.
Que ce soit pour les mineurs non accompagnés ou les adolescents atypiques, il nous faudra continuer à adapter ces outils au fur et à mesure que nous nous les approprions. En effet les MNA sont parfois allophones et majoritairement très éloignés du fonctionnement administratif de la société française. En ce qui concerne les adolescents atypiques, il s’agit de trouver l’équilibre entre la nécessaire conformité règlementaire et l’impérieuse nécessité éducative de ne pas reproduire des fonctionnements institutionnels qu’ils ont successivement mis en échec et rejetés.
Conformément à la loi et aux travaux préparatoires du schéma départemental, la présentation des livrets d’accueil et DIPC seront les points d’appui incontournables pour associer l’ensemble des publics, quels que soient leurs statuts, au travail engagé avec eux. Ces séquences permettront aux équipes éducatives de :

  • Travailler/adapter les explications données aux jeunes sur le travail engagé et sa finalité.
  • S’assurer de leur bonne compréhension de ces explications.
  • Dans les MECS gagner leur adhésion au Projet pour l’enfant formalisé et régulièrement évalué avec
  • eux.
    En retour ces modalités de travail harmonisées permettront à l’encadrement de mesurer les évolutions
    pédagogiques et de repérer avec les équipes les limites éventuelles de manière à :
  • Adapter les propositions de formation pour une montée générale en compétences.
  • Prévenir les risques professionnels.
  • S’engager collectivement dans une logique d’amélioration continue du service rendu.
  • Prévenir la maltraitance.

Etoffer les équipes éducatives

Dans un premier temps, il s’agira d’augmenter le ratio jeunes/éducateurs dans le service prenant en charge les adolescents atypiques car de fait les profils de ces jeunes requièrent une attention et une disponibilité éducatives particulières si l’on veut, au-delà de leur stabilisation dans le service, pouvoir engager avec eux un véritable travail permettant de déboucher à l’issue de la prise en charge, soit sur une intégration dans le droit commun, soit sur une orientation adaptée, en accord avec chacun des jeunes.
Dans un deuxième temps, il faudrait renforcer l’ensemble des équipes pluridisciplinaires avec des postes de psychologues, toutes activités confondues, et être très vigilants aux ratios jeunes/éducateurs dans l’ensemble des MECS, à la fois pour le service rendu aux jeunes et pour les conditions de travail des équipes éducatives engagées auprès de nos publics.